Willemine fait partie de ceux qui ont «milité» pour avoir des poules à Rivière-des-Prairies. Après une pétition issue d’un désir citoyen, l’arrondissement a lancé le projet pilote de poulailler urbain en juin 2021. Projet pilote qui vient d’être reconduit pour une année supplémentaire.
«Tous les projets urbains qui visent l’autosuffisance sont importants», estime la trentenaire, en entrevue avec Métro.
«Il faut favoriser l’agriculture urbaine. Plus il y a d’initiatives, mieux c’est», affirme celle qui se décrit comme «une amoureuse de la nature».
Cela fait déjà de nombreuses années qu’elle travaille la terre au jardin communautaire Les Arpents Verts. Elle n’avait jamais eu de poules auparavant, mais était motivée après le questionnement de ses choix alimentaires.
Willemine fait partie des 11 citoyens inscrits au projet pilote en 2021. Une nouvelle personne s’est inscrite cette année, et 46 citoyens ont manifesté leur intérêt à participer.
«J’avais une idée de ce que je voulais. J’ai construit le poulailler avec mon neveu», poursuit l’écologiste.
Lampe chauffante en céramique, isolation, petit abri; elle a construit un beau nid douillet pour ses poules, même en hiver.
S’inscrire dans la durée
Pour s’investir dans ce projet, il faut avoir son propre poulailler, qui doit répondre à certains critères fixés par l’écoquartier de la Pointe-aux-Prairies (ÉcoPAP). Ces règles concernent la construction du poulailler, mais aussi «l’endroit pour s’approvisionner».
«Il fallait suivre une formation en ligne, et une fois qu’on avait atteint les critères, on obtenait un permis» pour la garde de poules pondeuses, explique Willemine.
L’encadrement réglementaire a été fixé par la Ville-centre, avec la collaboration de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ainsi que la SPCA de Montréal.
Avant de lancer le projet, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles a consulté le Laboratoire d’agriculture urbaine, l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie et plusieurs municipalités autorisant la garde de poules, comme Terrebonne par exemple, «afin de bien cerner les enjeux et de s’inspirer de leurs bons coups», indique l’arrondissement.
La volonté de l’arrondissement est de pérenniser cette initiative, toujours en phase d’évaluation. Willemine espère voir le projet continuer.
«Au-delà d’avoir des œufs, cela procure aussi du bien-être. Derrière les poules, il y a du travail, mais c’est aussi un plaisir de les observer, de prendre soin d’elles», confie-t-elle. L’inscription au projet pilote est gratuite. L’achat des poules, du poulailler et des fournitures pour la garde est aux frais des participants. L’ÉcoPAP vient quant à lui accompagner les nouveaux inscrits.