Près de 250 enfants étaient attendus lors de l’Opération sac à dos tenue à Montréal-Est. Un coup de pouce permettant à plusieurs familles du quartier de souffler un peu avant la rentrée, alors que l’inflation frappe de plein fouet.
La distribution annuelle de sac à dos et de denrées scolaires se tenait en parallèle de la distribution de paniers alimentaire de l’organisme d’aide alimentaire Action secours vie d’espoir (ASVE), le 18 août.
Cette année, le Regroupement partage, qui organise l’événement dans 18 quartiers montréalais, a été frappé par l’inflation et a dû revoir à la baisse le nombre de sacs à dos remis aux organismes partenaires.
La demande de 250 sacs à dos a toutefois pu être comblée à Montréal-Est, notamment grâce aux dons reçus par des entreprises telles Suncor, explique Terry Batos, directeur général d’ASVE.
«Pour les familles, c’est un soulagement.(…) Elles peuvent prendre cet argent et le mettre ailleurs pour contrer un peu cette inflation qui les serre.»
Un coup de pouce en période d’inflation
Les cinq enfants de Midelene Lubins sont tous repartis avec sacs à dos, boîtes à lunch et fournitures scolaires neufs, au plaisir de leur mère.
«C’est très important pour l’estime de soi. Quand l’enfant arrive à l’école, s’ils n’ont pas de sac à dos, c’est l’intimidation», souligne Mme Lubins.
Celle qui participe depuis 10 ans à l’Opération, estime avoir économisé 250 dollars, une aide appréciée en contexte de forte inflation et avec cinq enfants «qui mangent».
Faysal Ghanem trouve l’aide offerte «formidable». Il a cessé de travailler dans la construction depuis environ deux ans et demi, depuis qu’il a la garde complète de ses deux enfants. Mais la situation est de plus en plus difficile alors que le prix de ses commandes d’épicerie a explosé. «Tu ne peux pas couper la bouffe.»
Mère de trois enfants, la Montréalestoise Geneviève Godin explique bénéficier des Services d’ASVE et de l’Opération sac à dos de façon temporaire, s’étant retrouvée mère monoparentale à la suite d’un divorce.
L’aide est toutefois bien appréciée pour la mère qui déplore notamment le prix de la nourriture, et le prix «exorbitant» des effets scolaires cette année. «L’école gratuite, on en est loin.»
«On a senti la détresse de la classe moyenne»
S’il estime que la demande de sac à dos au sein d’ASVE a été un peu plus faible cette année qu’en 2021, Terry Batos souligne que les effets de l’inflation et de l’augmentation des loyers se font fortement ressentir au sein de l’organisme.
ASVE a même dû revoir à la hausse le seuil des salaires des bénéficiaires de l’aide alimentaire.
«On a senti la détresse de la classe moyenne. On voit des gens avec des salaires quand même respectables qui en arrachent. Ils n’arrivent plus avec 45 000$, 50 000$ par année».
M. Batos souligne d’ailleurs l’importance que l’Opération sac à dos soit vu comme un événement festif pour les enfants, d’où la présence notamment d’un clown, de nourriture et de breuvages gratuits.
«On ne veut pas que le monde se sente pauvre. (…) [On veut] qu’il n’y ait pas de honte à demander de l’aide ».
Faire connaître des organismes du quartier
Plusieurs organismes du quartier ont participé à l’événement afin de faire connaître leurs services.
Des élus du provincial et du fédéral, ainsi que des élus de Montréal-Est et de l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles étaient présents.