La Société de transport de Montréal et son métro vivent des étourdissements à cause des gaz irritants, qui provoquent des interruptions de service de plus en plus nombreuses.
Selon des données obtenues par La Presse en vertu de la loi sur l’accès à l’information, les arrêts de service dus à la diffusion de gaz irritants ont été trois fois plus nombreux en 2022 qu’en 2021.
Le métro connait encore énormément d’interruptions pour cette raison, en 2023. Les données récupérées par La Presse faisaient état de cinq interruptions, et deux autres sont arrivés depuis. Cela fait de 2023, la deuxième année avec le plus d’arrêts de ce type – ex aequo – depuis 2013, alors qu’il reste encore près de dix mois.
La majorité de ces incidents sont provoqués par des individus, d’après la STM. Interrogée par Métro sur les contextes de ces épisodes de gaz irritant, la STM s’est refusée à commenter cet « enjeu lié à la criminalité ». « Nous ne pouvons pas nous prononcer sur ce qui amène les gens à utiliser ou non ce type de produits dans des altercations », a déclaré de son côté le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
La STM souhaite absolument éviter ce genre d’incidents et rappelle aux usagers que disperser du gaz avec une bombe poivrée est passible d’une sanction allant du constat d’infraction à une accusation au criminel.
« À noter que nos constables spéciaux Sûreté et contrôle n’utilisent pas de gaz poivré ou d’autres outils de ce type. Ils n’en ont pas non plus à leur disposition », précise la STM. Même constat du côté du SPVM qui explique que, si l’utilisation de gaz irritant reste très rare, ce dernier fait tout de même partie de l’arsenal dont les policiers disposent.
Interruption nécessaire
Un arrêt du métro est forcé lors de la présence de gaz irritants parce que la STM doit procéder à une ventilation d’urgence pour en minimiser les risques. Afin de déclencher ce protocole, il faut évacuer la station concernée et le tronçon de la ligne étant donné que le réseau est interconnecté.
Pour autant, la STM n’a pas répondu aux demandes de Métro quant aux quantités de gaz poivré qu’il faut trouver dans l’air pour justifier une évacuation des stations.
Le gaz poivré présente en effet des dangers lorsqu’il est dispersé dans l’air, même pour les personnes qui se trouvent à une certaine distance, d’après le Centre de collaboration nationale en santé environnementale. « En général, la décontamination d’une zone affectée requiert l’ouverture des portes et des fenêtres afin d’aérer l’espace clos » selon le centre de recherche. Le métro étant un réseau fermé, il suit cette recommandation en mettant sur pieds la ventilation d’urgence.