Alors qu’ils préparent leurs salons pour la réouverture dans une semaine, les coiffeurs découvrent ce qui sera leur nouvelle réalité. Les restrictions sanitaires changeront leurs façons de faire.
«Chaque coiffeur portera des gants, un masque et des lunettes ou une visière», indique le propriétaire de Oblic salon urbain, Stéphane Roy. Il a posé aussi des plexiglas pour isoler les chaises ainsi que les lavabos. Une seule chaise sur deux sera utilisée pour respecter la distanciation.
«Il n’y aura ni café ni verre d’eau pour les clients et fini les magazines», énumère-t-il.
M. Roy possède quatre salons sous la même franchise, dont un sur la Promenade Fleury. À partir du 15 juin, les gens y seront reçus uniquement sur rendez-vous.
«On a trois semaines déjà de bookées et nous sommes seulement en train de rappeler ceux qui avaient déjà un rendez-vous prévu, mais annulé à cause de la pandémie», explique-t-il.
Ses salons seront ouverts jusqu’à 21h pour faire face à la demande. M. Roy convient que, malgré les contraintes, le retour au travail est salutaire.
Coiffeurs non consultés
Ce qui le dérange le plus, c’est le manque d’écoute des autorités sanitaires. «Nous ne sommes pas contents de la Santé publique qui ont été irrespectueux et ne nous ont pas consultés», déplore le coiffeur.
M. Roy fait référence à l’obligation de changer de blouse entre chaque client. Au nom de l’Association Coiffure Québec (ACQ) dont il est le président, il a écrit plusieurs courriers pour demander un assouplissement de cette exigence.
«Il faudra aussi une cape neuve ou propre pour chaque client. Nous trouvons que c’est un petit peu exagéré», soutient-il. Il regrette qu’à ce sujet il n’ait pas eu de retour de ses demandes.
Optimisme chez certains coiffeurs
Le salon Coiffure Taktik ouvrira le 15 juin dès 8h. La propriétaire Nathalie Bureau a aussi étendu ses heures d’ouverture, sachant que ses 13 employés auront des journées chargées dans les prochaines semaines.
«La porte sera fermée et ce sera impossible d’avoir le même nombre de gens dans le salon qu’avant», croit-elle.
Son équipe a été divisée en deux groupes sur deux quarts de travail. Pour elle, c’est la seule manière de répondre à la demande.
Plus rien ne sera comme avant
«Nous savons que les salons seront occupés jusque Noël, mais c’est le début de l’année prochaine qui nous inquiète», avance le président de l’Association coiffure Québec, Stéphane Roy.
Il plaide pour une aide destinée aux salons de coiffure puisque plusieurs ne résisteront pas aux changements, croit-il.
Avec le télétravail ou les cours à distance, en plus des activités autant sportives que culturelles, le centre-ville sera moins achalandé. «Nos clients sont les gens qui travaillaient ou se rendaient en ville. Si plus rien ne fonctionne, plus personne ne viendra chez nous, déplore M. Roy. Nous payons des loyers et des charges élevés pour un achalandage qui était là, mais qui a maintenant disparu.»