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Printemps poilu

Esther Calixte-Bea, en confinement elle montre ses poils avec classe.
Esther Calixte-Bea a lutté depuis son adolescence contre sa pilosité, notamment sur sa poitrine. Militante des poils, elle les montre avec classe durant Maipoils. Photo: Collaboration spéciale/Esther Calixte-Bea

Vivre en «mou» durant le confinement, c’est aussi libérer barbes, cheveux et toutes les toisons de la dictature de la coiffure et de l’épilation, faute d’accès aux salons de beauté. Une occasion pour laisser ses poils s’exprimer.

Pour sa quatrième année, le mouvement Maipoils sera très particulier: les participants qui évitent de se raser durant le mois de mai ont eu plusieurs semaines pour se préparer.

«Le confinement a fait que des gens ont commencé le mouvement en avril, voire en mars, observe l’instigatrice, Paméla Dumont. Les gens découvrent après deux ou trois semaines que le poil est doux.»

Éviter de couper barbes et cheveux ou même de s’épiler est aussi très pratique alors que coiffeurs et instituts de beauté risquent d’être fermés pour encore plusieurs semaines.

S’il en est un, l’avantage de la pandémie, c’est que les gens ont pu prendre du recul. «Ils sont protégés des commentaires, du sexisme ordinaire ou pilaire. Ils ne subissent pas de comparaison», affirme la comédienne.

D’ailleurs, le mouvement Maipoils est parti sur les réseaux sociaux de Montréal d’une observation très simple: s’ils veulent garder leurs poils, les gens sont quand même confrontés au regard des autres.

Le but n’est pas de jeter le rasoir définitivement. «Si je n’ai pas le temps de me raser, si je m’en fous et si je n’ai pas envie de me faire mal, je n’ai pas la préoccupation de le faire», signale Mme Dumont.

C’est aussi une façon d’économiser, surtout pour les femmes. «On découvre la signification de la ‘taxe rose’. Le même rasoir pour les filles coûte plus cher que celui en bleu, moins stylisé, pour les hommes», observe Mme Dumont.

Défi

Pour Esther Calixte-Bea, qui a des poils au torse depuis ses 11 ans, le confinement a été le prolongement de l’hiver qui lui permettait, emmitouflée dans ses vêtements chauds, d’être elle-même.

«Cela m’a tout de même fait réfléchir sur le fait que je n’étais jamais sortie dehors avec des poils sur mes jambes. J’ai donc décidé de me lancer un nouveau défi», révèle-t-elle.

Avoir des poils ne signifie pas qu’on manque d’hygiène. Ça peut au contraire être très pratique. «Ne pas avoir à prendre 20 minutes sous la douche pour me raser, exactement comme mon chum ou mon coloc, ça me fait sentir plus forte», assure pour sa part Catherine qui participe au mouvement pour la première fois.

Les témoignages des participants à Maipoils seront diffusés sur les réseaux sociaux tout au long du mois de mai. L’événement sera clôturé par une soirée cabaret avec la participation de plusieurs artistes. Pour l’instant, Mme Dumont ignore si elle sera virtuelle.

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