Ahuntsic-Cartierville

Plus de vélo à Ahuntsic-Cartierville, réclame l’AMAAC

Un cycliste sur le pont Viau.

Se déplacer à vélo, c’est faire un geste pour la planète. C’est ce que soutient le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son dernier rapport. Et les villes seraient les premières à pouvoir le permettre, selon les scientifiques. C’est le nerf de la guerre de l’Association mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville (AMAAC), qui a publié un document de 70 pages rempli de propositions et de solutions pour encourager l’usage du vélo dans l’arrondissement.

«Les stratégies permettant aux villes établies de réaliser d’importantes économies d’émissions de GES comprennent […] le soutien aux transports non motorisés (par exemple, la marche, le vélo) et les transports en commun», peut-on lire dans le rapport du GIEC.

Dans son Plan local de déplacements (PLD) rendu officiel en 2019, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville promettait d’ailleurs de développer les aménagements pour cyclistes.

Des propositions pour la mobilité active

Au cours des prochaines semaines, Métro se rendra sur le terrain aux côtés de l’AMAAC pour parler des aménagements présentés dans le plan de l’organisme.

Le document sert notamment à «faire une proposition intégrée pour l’ensemble de l’arrondissement», explique Cynthia Falaise, porte-parole du mouvement. Les différents aménagements ont pour but de rendre la circulation aisée et sécuritaire pour les piétons et les cyclistes.

L’AMAAC s’est penchée sur les rues commerciales comme Fleury, ou des axes importants comme Saint-Hubert. «Ça concerne aussi les accès aux stations du REM qui vont être construites dans les prochaines années», indique Cynthia.

Un constat et des solutions

L’association se félicite du travail déjà fait par l’arrondissement. «Ce sont des bons débuts, comme sur Sauriol et Prieur, mais c’est loin d’être parfait», juge la porte-parole de l’AMAAC.

«Il y a des problèmes avec la sécurisation pour éviter le stationnement illégal. Tous les jours, on voit des camions et des voitures sur les pistes.» Un problème créé par le manque de bollards, de déliminateurs ou de béton pour séparer la piste de la route.

«Un des grands problèmes, c’est aussi la continuité», indique la porte-parole. Sauriol n’est par exemple pas relié au parc des Hirondelles. «Un projet toujours retardé pour compléter la piste cyclable», ajoute-t-elle.

Enfin, elle constate «le manque de pistes cyclables protégées», renforcé par le manque de signalisation relative à l’usage du vélo dans Ahuntsic-Cartierville.

Une rencontre encourageante avec les élus

Fin mars, l’AMAAC a rencontré l’ensemble des élus d’Ahuntsic-Cartierville. Pendant deux heures, l’Association a développé son cahier de propositions.

«Les propositions ont été entendues de manière attentive. On sent que ç’a eu un écho», affirme la cycliste engagée.

La relation est bonne, mais l’organisation attend maintenant que «ça se traduise en actions concrètes».

L’intersection de la rue Prieur et de la rue Christophe-Colomb, où les conflits sont réguliers entre cyclistes et automobilistes, selon Frédéric Bataille, membre de l’AMAAC.

Prochaine étape la semaine prochaine: l’AMAAC rencontrera à nouveau l’arrondissement. Elle ne s’arrête pas là et continue sa mobilisation, par exemple avec des activités à pied et à vélo avec d’autres citoyens.

«On a envie d’augmenter la pression et de voir se réaliser ce que l’on propose», confie la porte-parole.

«Ça prend du temps»

Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, est bien consciente des enjeux de la mobilité active.

«La volonté politique est là, on s’est doté de ressources humaines pour cela. Il y a cinq personnes de plus qui travaillent là-dessus par rapport à la précédente administration», affirme-t-elle.

Cependant, l’élue explique que «ça prend du temps pour bien faire des pistes cyclables», notamment parce que c’est la compétence de la Ville de Montréal, qui peut éventuellement déléguer aux arrondissements. Un mécanisme qui prend du temps, et des ressources.

Ce sur quoi s’entendent l’AMAAC et Émilie Thuillier: le manque de sécurisation de certaines pistes. Mais la mise en place de pistes cyclables dédiées est «beaucoup plus compliqué» que d’installer «des bandes cyclables accompagnées de zones hachurées», selon l’élue.

«L’enjeu, c’est la capacité. On ne peut pas construire des pistes cyclables sur toutes les voies. On n’a pas les ressources humains suffisantes», précise la mairesse. Elle garantit cependant que la «volonté est forte». Il s’agit surtout, pour l’arrondissement, de «fixer des priorités pour les projets».

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