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Climat: 8 solutions du GIEC applicables au Québec

Photo: Younes Heikel

Dans son nouveau rapport publié hier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fait état de la situation alarmante et des mesures qui doivent être prises dans les plus brefs délais afin de limiter la hausse à 1,5 degré Celsius. Voici huit solutions que le Québec peut appliquer pour s’aligner sur les recommandations pour le climat.

Carboneutralité du parc immobilier

Dans son rapport, le GIEC est sans appel quant au besoin et à la possibilité d’atteindre la carboneutralité dans le secteur immobilier d’ici 2050. Le rapport explique qu’une mise à jour des bâtiments déjà existants est nécessaire, tout comme l’utilisation de «technologies d’atténuation» pour ceux qui seront construits.

«Plus pourrait être fait pour réduire les émissions dans ce secteur si les taux de rénovation et de modernisation étaient améliorés», déclare le GIEC.

L’augmentation de l’électrification des bâtiments et le retrait de l’utilisation des énergies fossiles permettraient ainsi d’atteindre l’objectif de carboneutralité des bâtiments d’ici 2050. À Montréal, le mazout sera notamment banni d’ici 2030.

Réinventer le secteur industriel

Les industries représentent près d’un quart des émissions mondiales de GES. Selon le GIEC, il faut revoir l’utilisation qui est faite des matériaux produits. Il explique ainsi la nécessité de mettre de l’avant leur recyclage et leur réutilisation dans le but de diminuer les déchets.

Les pratiques industrielles sont aussi à revoir pour augmenter l’utilisation de matériaux de base à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES). De nouveaux procédés de fabrication utilisant l’hydrogène et l’électricité seraient nécessaires, tout comme la capture et le stockage du carbone.

Repenser l’énergie

Pour le GIEC, des «transitions majeures» sont requises dans le domaine énergétique afin de lutter contre le réchauffement climatique. Sans surprise, une réduction significative de l’utilisation des énergies fossiles est demandée.

Au Québec, la majorité de l’énergie consommée dans les bâtiments est produite par l’hydroélectricité. Des carburants tels que l’hydrogène et les biocarburants durables pourraient toutefois être utilisés dans le transport.

Changer ses habitudes et son style de vie

La population générale n’est pas épargnée par les propositions du GIEC. Un changement radical des habitudes de consommation et du mode de vie des Québécois pourrait contribuer à la diminution des émissions de GES de 40% à 70% d’ici 2050.

Le GIEC recommande de favoriser les transports actifs tels que la marche ou le vélo et de privilégier l’utilisation de moyens de transport électriques. Pour les voyages aériens, plus polluants, le rapport appelle à les limiter. Cette participation de la population représente selon le GIEC la «plus grande contribution» sur le plan individuel.

«Les changements de mode de vie nécessitent des changements systémiques dans toute la société», explique le GIEC.

L’adoption de «régimes alimentaires sains et durables» tels qu’une alimentation à base de plantes serait aussi fort bénéfique, selon le GIEC.

Revoir la façon de se déplacer

Une «diminution de la demande» et l’utilisation de technologies à faibles émissions de carbone sont essentielles pour l’avenir du transport, souligne le GIEC. Il précise que l’utilisation de voitures électriques offre un grand potentiel… tant qu’elle est combinée avec des sources d’électricité à faible ou sans émissions de carbone, comme c’est le cas au Québec.

Le Québec prévoit d’ailleurs bannir la vente de voitures neuves à essence d’ici 2035, et ralentir les ventes encore bien plus tôt. Il souhaite également devenir un joueur majeur dans la production et le recyclage de batteries au lithium. L’empreinte écologique de ces batteries est actuellement élevée parce que la plupart sont fabriquées en Chine.

Des avancées autour des batteries électriques sont requises pour permettre une électrification plus généralisée des systèmes ferroviaires et des camions.

Redessiner les villes

Dans les villes, un meilleur urbanisme permettrait une réduction significative des émissions de GES. Dans toutes les villes, une consommation et une production durables de biens et services additionnées à une électrification généralisée pourraient avoir un impact important.

Le GIEC met aussi l’accent sur l’importance de l’absorption et du stockage du carbone, ce qui se fait grâce au verdissement des zones urbaines.

Utiliser la nature pour éliminer le CO2

Le rapport insiste sur l’utilité des espaces verts et de la nature pour la carboneutralité. Des méthodes biologiques peuvent être utilisées comme la reforestation ou la séquestration du carbone dans les sols. Ces méthodes permettent ainsi d’éliminer le CO2 de l’atmosphère pour le stocker dans les sols et dans l’océan.

Le GIEC explique aussi que plus de recherches et de financement sont nécessaires pour développer de nouvelles technologies permettant une capture directe du CO2 atmosphérique et son stockage.

De plus, la protection et la restauration des écosystèmes naturels permettraient des réductions d’émissions de CO2 à grande échelle tout en l’éliminant et en le stockant.

Investir dans les nouvelles technologies

Sur le plan financier, le GIEC est clair: il y a des lacunes. Les flux financiers seraient de trois à six fois en deçà de ce qui est nécessaire pour limiter la hausse à 1,5 degré Celsius alors que le «capital mondial est suffisant».

Selon le rapport, les investissements et les politiques font avancer les innovations technologiques à faibles émissions. Plus de financement pour la recherche et l’innovation est donc requis pour favoriser le développement et le déploiement de technologies permettant d’atteindre la carboneutralité.

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