Le Centre des femmes solidaires et engagées fêtera son 45e anniversaire au cours des prochains mois. Au fil des années, l’organisme a adapté ses services à la réalité de son milieu, tout en restant fidèle à ses racines italiennes.
Le Centre des femmes solidaires et engagées offre aujourd’hui plusieurs activités et services afin de donner confiance et venir en aide aux femmes, notamment en matière de violence conjugale.
Mais cette institution, qui a pignon sur rue sur Fleury, à Ahuntsic-Cartierville, a d’abord été fondée par des femmes italiennes qui désiraient s’entraider pour mieux s’intégrer à la société québécoise. À l’époque, son nom était Centre des femmes italiennes de Montréal.
«Des femmes immigrantes de première génération se réunissaient ici pour discuter de ce qu’elles vivaient, indique la directrice générale de l’organisme, Pina Di Pasquale. Des invités se joignaient à elles pour les aider à comprendre comment les choses fonctionnaient ici au Canada.»
Cependant, les fondatrices du Centre désiraient créer plus qu’un simple groupe d’entraide.
«C’est au cours de leurs réunions qu’elles ont déterminé qu’elles ne voulaient pas uniquement être un centre communautaire où elles ne faisaient que parler et où rien ne changeait, continue-t-elle. Des universitaires se sont joints à elles bénévolement afin de mettre en place des programmes et activités pour aider les femmes de tout horizon.»
C’est cette mission qui demeure, 45 ans plus tard, au cœur du Centre des femmes solidaires et engagées.
«On continue de donner de l’estime de soi et un sentiment d’appartenance aux femmes, affirme la directrice générale. On donne du pouvoir aux femmes et on change des vies. C’est ça, l’impact que le Centre a eu à travers les années.»
Inclusion
Au fil du temps, les services et activités de l’organisme ont évolué en fonction des besoins. Son nom a également été changé en 2014 pour «Centre des femmes solidaires et engagées», afin de mieux refléter la diversité de la clientèle que celui-ci accueille.
«Le fait qu’il y ait le mot “italiennes”, ça pouvait être une barrière pour certaines personnes, explique Mme Di Pasquale. On s’adresse vraiment à toutes les femmes.»
Tous les services continuent cependant d’être offerts en italien, en plus du français et de l’anglais. L’an dernier, 47% de la clientèle était d’origine italienne, en provenance des quatre coins de Montréal, mais également de l’extérieur.
Avenir
Maintenant ancré dans son milieu, le Centre souhaite devenir accessible aux personnes à mobilité réduite, que ce soit en déménageant ou en adaptant ses locaux actuels. Du financement devra cependant être trouvé afin de mener à terme ce projet.
Le Centre souhaite également continuer de lutter contre la violence faite aux femmes, considérée comme son principal cheval de bataille. «Avec les féminicides qui augmentent, il faut absolument que les lois changent, plaide Mme Di Pasquale. On n’arrêtera jamais de se battre pour ça.»
En parallèle, l’organisme a récemment également rouvert ses séances d’aide juridique mensuelles, lesquelles avaient été suspendues avec l’arrivée de la pandémie. Elles viennent donc s’ajouter aux nombreuses activités et services qui sont offerts selon les mêmes principes qu’avaient ses membres fondatrices il y a 45 ans.
Dans le cadre du 45eanniversaire du Centre, un livre reflétant son histoire est par ailleurs en préparation. L’éditeur est déjà trouvé et l’ouvrage devrait paraître d’ici un ou deux ans.