Les élèves du deuxième et troisième cycle du primaire de l’école St-Justin seront délocalisés, le temps que des travaux soient effectués dans l’établissement. Prévu pour une durée indéterminée, le changement à venir soulève des inquiétudes et de nombreux questionnements chez leurs parents.
C’est par le biais du sac à dos de leur enfant que les parents des élèves concernés ont reçu, mercredi, une lettre de la direction les avisant du transfert de leur enfant. Prévu pour la rentrée 2019-2020, l’école St-Justin ne gardera que ses élèves du préscolaire et du premier cycle.
La rénovation de l’annexe est au cœur de la procédure qui déplacera les élèves au 8300 de Teck, qui se trouve à un peu plus d’un kilomètre de l’école St-Justin. La lettre indique que «bien que des classes modulaires ont été installées l’an passé, notre école n’aura pas l’espace suffisant pour accueillir tous les élèves du quartier à la prochaine rentrée.»
L’enfant de Stéphanie Rivard, qui est en quatrième année à l’école St-Justin, l’a appelé en panique mercredi, après les classes, pour lui dire qu’il allait devoir changer d’école. «C’est sûr que je suis d’accord qu’il manque de place à St-Justin», soutient-elle, ajoutant que cette situation dure depuis plusieurs années déjà.
«Il faut déplacer les enfants parce que ça déborde, alors que c’est quelque chose qui est croissant et en continu depuis des années.»
— Stéphanie Rivard, mère d’un enfant de 4e année
Cette nouvelle a fait des vagues sur les réseaux sociaux. Plusieurs parents résidant au Faubourg Contrecoeur y ont exprimé leur «grogne», commentant que la lettre reçue avait «l’effet d’une bombe» et dénonçant le manque de vision et d’organisation des autorités scolaires.
Les principales réactions concernaient les coûts qui seront liés à ce changement, pour ce qui est du transport et du service de garde. Certains parents ont des enfants à différents cycles et s’inquiètent de devoir faire la navette entre deux écoles au lieu d’une seule.
Consultation à venir
Le commissaire scolaire de Mercier, Léo Lavoie, explique que le secteur vit une explosion démographique due en partie à l’augmentation des naissances et à l’étalement urbain du Faubourg Contrecoeur. Il comprend les réactions des parents et assure que la délocalisation consiste en un «moindre mal». Le Service d’organisation scolaire (SOS) et la direction scolaire travaillent de pair sur la logistique de cette solution.
Se voulant rassurant, il explique que l’organisation est encore à l’étude, pour «rendre le service le plus accessible, le plus facilitant» et «prévoir l’impact le plus minime possible» aux familles. Il indique que la direction de l’école rencontrera les parents dans quelques semaines pour aborder les questions de transport et de service de garde.
C’est à la suite de l’accord du ministère de l’Éducation pour rénover l’annexe, à l’automne, que le processus s’est enclenché. Parmi plusieurs options, «le Conseil des commissaires a voté pour l’annexion temporaire du 8300 de Teck», le 19 décembre, peut-on lire dans la lettre.
«Ce site-là est un peu la transition qui nous permet de déplacer, malheureusement, les élèves, mais quand même leur offrir un milieu de vie convenable», explique le commissaire. L’ancienne école secondaire du 8300 de Teck est présentement occupée par des élèves de l’école Saint-François-d’Assise, qui regagneront leur établissement revampé l’année prochaine.
Pour plusieurs années
Le déplacement est prévu pour du long terme, puisque l’école, par le biais du Conseil des commissaires, a aussi demandé au ministère de l’Éducation l’ajout de 18 classes et d’un gymnase. La lettre, signée par la directrice de l’établissement, France Gadoury, mentionne qu’il «peut s’écouler plusieurs années entre le dépôt d’une demande et la livraison de nouveaux locaux.»
Stéphanie Rivard doute que le 8300 de Teck soit un bon choix. «J’ai fait partie de la première cohorte de filles qui sont rentrées à Urgel-Archambault, à l’époque», soutient-elle. Selon elle, l’ancienne école secondaire pour garçon n’est pas adaptée pour recevoir une clientèle d’élèves du primaire.
La mère mentionne le peu de salles de bain, qui sont au total de trois pour l’ensemble de l’établissement. Seulement deux cabines assises seraient installées dans chaque salle de toilette, et des urinoirs. Elle a aussi mentionné que la cour de l’école se prête mal aux jeux d’enfants. Elle envisage que son fils change d’école.