Alors qu’un huitième féminicide s’est produit au Québec, Info-Femmes a organisé le 1er avril devant son siège dans Mercier-Est une manifestation pour dénoncer ces drames à répétition.
C’est en tapant sur des poêles et des casseroles que les manifestants se sont fait entendre haut et fort pour stigmatiser les meurtres de femmes. Parmi eux, on retrouvait des jeunes de l’organisme L’Antre-Jeunes, des élus et des représentantes d’Info-Femmes.
«Des femmes sont tuées au Québec par un ex-partenaire ou un partenaire intime. Info-Femmes invite les gens à sortir sur leur balcon et cogner dans leur chaudron pour dénoncer cette violence faite aux femmes», a exhorté Linda Basque, intervenante à Info-Femmes.
Mario Beaulieu, député de La Pointe-de-l’Île, était présent lui aussi à l’événement. Il a suggéré de mettre en place plus de ressources pour héberger les femmes en difficulté et faire de la prévention.
Interrogé sur le tableau que présente sa circonscription électorale en matière de féminicide, M. Beaulieu a répondu: «Il y a eu plusieurs féminicides dans le comté, dans l’est de Montréal. La pandémie a empiré la chose. Il faut agir, c’est inacceptable», a-t-il martelé.
Budget décevant
Suzie Miron, conseillère municipale de Tétreaultville, s’était jointe aux personnes présentes pour condamner les huit féminicides survenus en huit semaines. «On parle de huit féminicides, c’est au moins une vingtaine d’orphelins. Ces enfants n’ont plus de mamans. C’est épouvantable», a-t-elle déploré.
Elle pense que le gouvernement devrait faire des investissements en faveur des femmes violentées, mais également des hommes violents. Sur ce plan, elle estime que Québec ne prend pas toute la mesure de la situation. Mme Miron trouve que les 22,5 M$ annoncés sur cinq ans dans le budget pour augmenter le financement des ressources d’aide aux femmes victimes de violences sont «décevants.»
«On espère que le gouvernement de la CAQ va débloquer les budgets pérennes, pas juste une année comme ça pour faire plaisir à tout le monde, mais il faut que ce soit récurrent dans les prochaines années», recommande-t-elle.
Rien qu’à l’automne 2020, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve par exemple, deux femmes ont été tuées dans la rue par un homme. Un an plus tôt, c’étaient deux enfants qui avaient péri dans un drame conjugal dans l’arrondissement.