Le Collectif en environnement Mercier-Est tiendra un événement intitulé «Le tramway, un incontournable du cocktail transport pour l’Est de Montréal» ce mercredi, 24 août. Le documentaire Le Tramway, l’étincelle de génie, du réalisateur torontois Stephen Low, sera présenté et le tout sera suivi de conférences et d’échanges sur ce mode de transport.
Parmi les conférenciers présents se trouvera Jean-François Lefebvre, chargé de cours au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM. Métro lui a parlé pour en apprendre plus sur les avantages de ce type de transport.
Jean-François Lefebvre dit bien connaître le tramway, lui qui a entre autres collaboré à l’élaboration des études de préfaisabilité qui ont «appuyé le concept de portion ouest de ligne rose».
«Les gens oublient que quand il y a eu le projet de ligne rose, qui était un projet phare de Valérie Plante en début de mandat, c’étaient deux lignes, raconte le chargé de cours. Un métro souterrain du centre-ville jusqu’à Montréal-Nord et un tramway en surface du centre-ville jusqu’à Lachine.»
Quoique la réalisation de ce projet dans l’Ouest demeure incertaine, des études seraient toujours en cours, selon lui.
Plus de stations à moindre coût
L’un des premiers avantages du tramway, c’est le coût, explique Jean-François Lefebvre.
«Pour le métro de la ligne bleue, on est rendu à 6 G$ pour cinq stations. Avec ce même budget, on aurait pu faire trois à quatre lignes de tramway avec 80 stations», soutient-il.
Cette multitude de stations de tramway permettrait ainsi de mieux desservir localement les usagers du transport collectif.
Pour ce qui est de l’autobus, si ce mode de transport permet aux personnes sans voiture de se déplacer dans une ville, «ce n’est pas perçu comme un substitut à l’automobile».
Dès que vous êtes en mode sur rail, vous augmentez l’attrait. Le fait d’être en surface [au niveau du sol], non seulement ça coûte beaucoup moins cher, mais ça permet de mieux s’intégrer dans le design urbain.
Jean-François Lefebvre, chargé de cours à l’UQAM
Ce qui n’inclut pas «les monstres aériens prévus par la technologie du SkyTrain proposé par le REM de la CAQ», ajoute-t-il.
Hausse de la fréquentation
Faisant référence à une étude réalisée en France, le chargé de cours affirme également que le tramway a un impact positif sur l’achalandage du transport collectif.
«Du strict point de vue de ses effets sur la fréquentation, ce choix est justifié. La mise à jour d’un premier bilan réalisé par Francis Beaucire en 2006 confirme, sur les trois années suivant la mise en service, des gains de fréquentation de 4 à 40%, là où, dans le même temps, les agglomérations comparées sont en situation moyenne de stagnation», peut-on lire dans cette étude intitulée Les effets du tramway sur la fréquentation du transport public. Un bilan des agglomérations françaises de province.
Parmi les autres avantages du tramway, selon Jean-François Lefebvre, se trouvent sa flexibilité pour répondre à une demande croissante ainsi que son accessibilité universelle et son confort.
L’événement aura lieu le 24 août à 19h dans le sous-sol de l’église Saint-François-d’Assise, située au 750, rue Georges-Bizet.
Programme de la soirée
- Visionnement du documentaire Le Tramway, l’étincelle de génie (2018), du réalisateur Stephen Low (45 minutes)
- Daniel Chartier, v.-p. du Collectif en environnement Mercier-Est: «En quoi le REM et son skytrain se distinguent de l’option tramway»
- Michel Lincourt, Ph. D., chercheur sénior à la Chaire UNESCO-UQAM: «Le transport collectif au service du design urbain et de la population»
- Jean-François Lefebvre, Ph. D., chargé de cours à l’UQAM, et Yanis Oussada, chercheur à Imagine Lachine-Est: «Le tramway dans l’Est, au cœur d’un “Grand virage” en transport»