Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce

Projet Répit: une bouffée d’air pour les parents et les enfants

Depuis 20 ans, le projet Répit accueille des enfants une nuit par semaine pour accorder une pause à leurs parents.

Peu de gens soupçonnent en sortant de la station de métro Côte-des-Neiges un vendredi soir que, juste en face, au Centre Communautaire de loisir de la Côte-des-Neiges (Celo), des enfants dorment comme des anges dans leur sac de couchage. Quelques heures plus tôt, ils jouaient à la cachette dans les couloirs et les salles du centre communautaire, pratiquement désert. Chaque fin de semaine, et ce depuis une vingtaine d’années, le projet Répit permet justement cela —un peu de répit—aux parents pendant 24 heures. Alors que ceux-ci reprennent leur souffle, l’équipe travaille avec les jeunes pour leur offrir un environnement où ils se sentent bien intégrés.

Augustin Schneider est le coordonnateur du projet Répit depuis quatre ans. «Je viens de ce quartier. Je sais que ces jeunes ne l’ont pas facile», explique le bachelier en sociologie et sciences politiques. Depuis sa création, le projet allège le fardeau des parents surmenés. De la centaine d’enfants à avoir participé au projet depuis vingt ans, plus de la moitié provient d’un foyer monoparental des quartiers Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce, l’arrondissement le plus peuplé de l’île où le salaire médian est de 15% inférieur à la moyenne montréalaise. Ces enfants sont référés par le CLSC local afin d’améliorer leurs rapports avec leur entourage. «Certains présentent des conduites oppositionnelles à l’autorité dès un très jeune âge; une attitude qui s’estompe après quelques mois au sein du groupe», souligne M. Schneider.

Un samedi type pour les huit enfants de 6 à 11 ans en visite au Répit consiste à participer à une activité sportive le matin, de manger en groupe le midi pour déguster les plats préparés par la conjointe de M. Schneider —dont la lasagne fait l’unanimité— et de prendre part aux loisirs dirigés par les bénévoles et les animateurs en après-midi. «Nous choisissons des jeux qui stimulent l’estime de soi, les liens d’attachement et créer un sentiment de famille», ajoute le coordinateur. 

Le Répit a vu le jour en 1997 pour répondre aux besoins des familles débordées du quartier. Le coup d’envoi a été donné conjointement par les cliniques du CLSC Côte-des-Neiges, du CSSS et du CSPE Dr. Julien, aujourd’hui devenu le Centre Atlas. Le Celo s’inspire de la pédiatrie sociale qui se concentre sur les besoins de l’enfant et s’efforce de le valoriser à travers la notion de familles élargies. 

Depuis ses débuts, et encore plus lors de la pandémie, le manque de ressources est un sérieux problème pour le projet Répit dont l’avenir à moyen terme est loin d’être assuré. Il survit actuellement grâce aux dons et aux contributions de Centraide, son principal bailleur de fonds. Une levée de fonds est d’ailleurs prévue en janvier 2022 afin de maintenir cet espace et de continuer à soutenir les jeunes et les moins jeunes.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez un résumé, dès 17h, de l’actualité de Montréal.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version