Les différents groupes d’employés en grève du cimetière Notre-Dame-des-Neiges ont manifesté, samedi 18 mars, devant l’entrée principale de leur lieu d’emploi après avoir bloqué une partie du chemin de la Côte-des-Neiges. Après près de six mois de grèves, les tensions entre employeurs et employés ne s’atténuent pas et il ne semble pas y avoir de résolution à l’horizon.
Les employés demandent d’autoriser l’accès au cimetière pour les visiteurs endeuillés. Depuis janvier, l’accès au cimetière est fermé au public, sauf pour quelques exceptions. Il s’agit d’une décision de la direction du cimetière en réaction à la grève générale des employés de terrain qui ont joint celle des employés du bureau entamée en septembre. La situation pénalise inutilement les familles et autres visiteurs, selon Éric Dufault, Président du syndicat des employés de bureau du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. «S’ils trouvent que ce n’est pas sécuritaire, qu’ils s’arrangent pour trouver le moyen d’honorer la mémoire des défunts», dénonce-t-il en rappelant que c’est le fait que le terrain ne serait plus sécuritaire pour être visité, par manque d’entretien, que l’employeur le ferme. La direction de cimetière avance toutefois que «les températures printanières devraient, si elles se maintiennent, accélérer la fonte des neiges, et permettre une ouverture prochaine du cimetière pour les familles des défunts».
À la Saint-Valentin, une trentaine de personnes arrivent pour voir leur proche décédé. Ils se font retourner de bord. C’est atroce
Éric Dufault, Président du syndicat des employés de bureau du cimetière Notre-Dame-des-Neiges
Les grévistes, qui n’ont pas eu de convention collective depuis 2017, sont déçus de constater que «l’employeur met la fermeture» sur leur dos. «Notre objectif, notre mission (…), c’est d’alléger le passage des personnes. C’est ce qui nous porte», dit M. Dufault, attristé de voir «des familles» qu’il connait bien et à qui il a «vendu des terrains se faire bloquer l’accès». Certaines de ces familles étaient d’ailleurs sur place pour supporter les demandes des employés.
Une grève d’une demi-année
Le déclenchement de la grève des employés de bureau du cimetière s’est fait le 20 septembre 2022 face à «l’absence d’augmentation salariale» et à «la réduction du plancher d’emploi qui affecte le service directement». Pour des raisons similaires, les employés de terrain ont aussi entamé la grève le 31 janvier dernier, se joignant ainsi au reste de leurs collègues.
Le manque de budget serait l’argument mis de l’avant par l’employeur pour refuser les augmentations salariales. Ce que dénonce le président du syndicat des employés de bureau, c’est notamment un certain manque de transparence à cet égard. «On a proposé l’ouverture de livres, donc l’analyse d’une firme externe pour trouver des solutions et puis il nous dit, « croyez-nous sur parole »», déplore M. Dufault. La direction du cimetière annonce quant à elle qu’elle «a soumis une offre d’augmentation des salaires et de la rémunération globale de plus de 15 % d’ici le 1er janvier 2026, ainsi qu’un montant forfaitaire à la signature».