L’escrimeuse en fauteuil roulant, Camille Chai, a inspiré et énergisé toute une foule rassemblée lors d’une présentation à la résidence pour personnes âgées Ambiance de L’Île-des-Sœurs, le 22 septembre en matinée.
La para-athlète de 26 ans fait partie de l’équipe canadienne d’escrime. Elle est née avec une jambe et un bras en moins, mais n’y voit pas de limite.
«Ça m’oblige à rester connectée avec moi-même et d’apprécier la vie. J’ai envie de voir les gens s’accepter comme ils sont. Il y a tellement de choses au-delà de l’apparence, des cheveux et autres», indique celle qui compte participer aux Jeux paralympiques de Tokyo, en 2020.
Camille est née au Québec de parents français et cambodgiens. Après le cégep, elle est partie habiter trois ans en Asie. Détentrice d’un diplôme de thérapeute du Centre de relation d’aide de Montréal, elle s’adonne maintenant presque à 100% à l’escrime. Elle est aussi ambassadrice pour les Amputés de guerre et dispense de l’aide aux devoirs chaque semaine.
Pour l’athlète, le mot «handicapé» est en soi handicapant. «Mes parents ne me relevaient pas quand je tombais. Ils se sont faits beaucoup insulté à cause de ça, mais ils m’ont donné toute une arme en faisant ça», mentionne-t-elle pour expliquer sa détermination.
Attitude positive
«J’ai appris à être patiente et à lâcher prise. Je n’ai pas envie de rester sur une énergie négative. Je crois beaucoup au sourire, c’est une attitude non verbale qui en dit beaucoup», estime Camille, qui conduit elle-même sa voiture.
Elle raconte par exemple qu’elle échappe parfois l’assiette ou la casserole dans laquelle elle vient de passer du temps à cuisiner. Sa seule réaction est d’en rire.
«Je n’ai pas envie de me victimiser, ça ne m’apporte rien. J’ai envie de me dépasser et de m’amuser. Je n’ai rien perdu après tout.»
D’ici les Jeux de Tokyo, la sportive participera à cinq coupes du monde d’escrime. Elle sera en compétition en Italie, en novembre.