Depuis cinq ans, le CLSC de Verdun permet à des patients qui attendent d’avoir un médecin de famille d’être d’abord traités par des infirmières cliniciennes. Dans 80% des cas, leur problème est réglé et ils évitent ainsi d’avoir à consulter un docteur par la suite.
Le Centre de prévention clinique (CPC), vu comme un modèle dans le réseau, contacte les patients sur leur liste d’attente d’un Groupe de médecin de famille (GMF) afin de leur offrir un rendez-vous avec une clinicienne.
«C’est super rapide, simple et vraiment efficace. D’après moi, il devrait y avoir plus de cliniques comme ça pour offrir le plus de soins au plus grand nombre de personnes possible rapidement, on paie quand même pour ce genre de service», commente Alexane Pelletier-Jean, une patiente sans médecin de famille dont la prescription de pilules contraceptives était échue rencontrée mardi lors de la visite de TC Media.
Originaire de l’Ontario, elle se sentait perdue par rapport à notre réseau de santé. Le CPC a a répondu à ses attentes.
Accès aux soins
«L’idée est d’améliorer l’accès aux services de premières lignes, surtout en prévention. C’est complémentaire au rôle du médecin, mais de manière autonome. À l’époque, une infirmière s’était dit je vais prendre le relais en attendant le médecin», explique la chef de services de santé courant pour les CIUSSS du Sud-Ouest-Verdun et de Ville-Émard, Nancy Durette.
Elle rappelle que les infirmières peuvent maintenant effectuer certaines ordonnances, des examens physiques, la prévention ainsi que la promotion des saines habitudes de vie.
«Il n’y a pas d’obligation, si la personne veut absolument voir un médecin, on ne la forcera pas à voir une infirmière», soutient Mme Durette.
Selon un rapport de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal publié environ un an après l’implantation, 33% des gens qui ont fréquenté la CPC de Verdun ont modifié leurs habitudes de vie, comme leur alimentation, après leur rendez-vous.
Modèle pour le Québec
«On est tellement ancré dans le modèle selon lequel il faut toujours passer par un médecin. Il y a pourtant des choses qui fonctionnent super bien dans notre système de santé, comme à Verdun, il faut les saisir», estime la présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Lucie Tremblay.
L’ordre interpelle le gouvernement du Québec d’agir afin de permettre aux infirmières d’utiliser davantage leurs compétences. «On n’est même pas en train d’en demander plus, mais d’utiliser plus celles qu’on a. Il faut changer de paradigme», croit Mme Tremblay.
Selon elle, avoir plus de cliniques comme celle du CLSC de Verdun permettrait de libérer les médecins, dans un contexte où la population québécoise vieillit et nécessite des soins supplémentaires.