Il manque de bénévoles pour faire la lecture aux enfants de 6 à 9 ans à L’Île-des-Sœurs chaque semaine. L’organisme J’apprends avec mon enfant (JAME) tente de compléter son équipe en lançant un appel à tous.
Jean-Eudes Schürr a rendez-vous tous les mercredis avec un garçon de huit ans d’origine coréenne. Dominic Park, tout sourire, attend impatiemment son complice dans l’appartement où il réside seul avec son père.
À la maison, il parle peu le français. Présentement en deuxième année à l’école primaire Île-des-Sœurs, Dominic a longtemps fréquenté une garderie anglophone.
«Des fois, je suis un peu gêné parce que j’ai plus de difficulté, mais maintenant je le suis moins», indique le jeune.
«J’essaie de varier. Parfois ce sont des livres, des paroles de musique ou encore des jeux. L’important, c’est qu’il ait du plaisir à entendre une phrase bien écrite», indique M. Schürr.
Voilà deux ans maintenant qu’ils développent une belle complicité. «Je ne suis pas comme un professeur, j’essaie d’instaurer une relation différente pour qu’il ait du plaisir. Je suis plutôt comme un grand-père», raconte celui qui œuvre au sein de JAME depuis quatre ans
Il se déplace toutes les semaines pour transmettre sa passion durant une heure. «Je suis moi-même un grand lecteur», confie-t-il.
Besoins
JAME, qui lutte contre le décrochage scolaire et l’analphabétisme depuis 1991, recherche constamment des bénévoles en raison des besoins sans cesse grandissants.
«Nous avons plus d’une centaine de nouvelles demandes par année pour des enfants avec des difficultés en lecture. Nous avons aussi besoin d’une cinquantaine de nouveaux bénévoles annuellement, même si le taux de rétention est de 75%», indique Audrey Archambault, coordonnatrice pédagogique chez JAME.
Les jeunes, référés par les enseignants de première et deuxième année des écoles primaires de cinq arrondissements de Montréal, soit Verdun, LaSalle, Lachine, Sud-Ouest et Saint-Laurent, présentent notamment des retards en français. Environ 70% des enfants qui reçoivent les services de JAME n’ont personne dans leur environnement familial capable de lire en français.
Les bénévoles sont soumis à une vérification des antécédents judiciaires et doivent recevoir une formation de base. «Il faut surtout avoir envie de transmettre le plaisir de la lecture et d’aider un enfant dans son cheminement de vie», soutient la coordonnatrice pédagogique.
La rencontre terminée, Dominic Park raccompagne jusqu’à la porte celui qui est devenu son ami, attendant déjà son retour, le mercredi suivant.
En juin, JAME comptait 140 bénévoles comme M. Schürr pour 180 enfants.