L’ambiance était sereine et porteuse d’espoir alors qu’une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à la Place de l’Unité, lundi soir, en solidarité aux victimes de l’attentat contre une mosquée de Québec. Bougies à la main, malgré le froid, grands et petits, élus et représentants des différentes communautés religieuses se sont montrés plus unis que jamais.
«J’ai beaucoup d’amis musulmans. Ce qui est arrivé, c’est comme si c’était arrivé à ma famille. On ne peut pas ramener ceux qui sont partis, mais on peut au moins démontrer notre solidarité», a soutenu la résidente de Verdun, Mélanie Boivin, pour qui assister à la vigile allait de soi.
Après une minute de silence, les représentants des communautés musulmanes, juives et chrétiennes ont exprimé leur sympathie à l’égard des victimes de la fusillade.
«L’attaque de la mosquée est une tragédie contre l’humanité et contre les valeurs du Québec, quelles que soient les origines des victimes et du terroriste», a clamé le responsable du centre culturel islamique Al Jazira, Mourad Bendjennet.
Le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, s’est aussi montré ému en évoquant l’attentat qui a coûté la vie à six personnes.
«Je vois les enfants ici et je souhaiterais qu’on retourne à cette innocence-là. Les enfants nous donnent des leçons: ils jouent ensemble, ne voient pas de couleur ou de religion, ils sont tous égaux. C’est ce qu’on devrait faire en tant qu’adultes», a-t-il lancé sous les applaudissent de la foule.
Solidaires
«La haine n’est pas une valeur québécoise, mais la solidarité, oui. Ce qu’on dit aux gens de confession musulmane, c’est qu’ils sont les bienvenus, qu’ils sont ici chez eux et qu’ils sont québécois», a déclaré avec émotion la députée de Verdun, Isabelle Melançon.
C’est d’ailleurs la raison qui a motivé Valérie Déziel, venue au rassemblement en compagnie de ses deux enfants qu’elle souhaitait sensibiliser. «Il a fallu qu’on leur explique ce qui s’était passé. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir parce qu’on est dans une société accueillante, tolérante, mais que c’était important de venir démontrer notre soutien», a-t-elle expliqué.
Invités à se réchauffer à l’intérieur de l’un des trois lieux de culte de la Place de l’Unité, le silence a fait place aux rires, aux poignées de mains et aux paroles réconfortantes, comme pour démontrer qu’aucun attentat ne pourra empêcher la communauté de vivre en harmonie.