Plusieurs projets ont été retirés du parcours scolaire des élèves de la maternelle à la quatrième année de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB). Il s’agit d’une conséquence directe du retrait des animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire (AVSEC) au premier et deuxième cycle du primaire.
Suzie Bouchard, animatrice depuis 2003, déplore que les plus jeunes soient pénalisés. Elle avait notamment mis en place un atelier sur la persévérance scolaire où les élèves de 6 à 8 ans devaient réfléchir sur leurs accomplissements personnels.
«On donnait aux enfants la chance de découvrir en quoi ils étaient bons, ce qu’ils avaient réussi et ce qu’ils pouvaient encore réaliser. On leur suggérait des défis liés à l’école, comme s’habiller plus rapidement ou lever la main avant de parler», relate-t-elle.
À travers différentes activités, comme des collectes de fonds ou du bénévolat, les AVSEC accompagnent les élèves dans la construction de leur identité et de leur vision du monde.
Il est primordial de développer ces aspects en bas âge, croit Nick Levasseur, qui a travaillé 30 ans à la CSMB et qui est nouvellement à la retraite. «L’enfant est amené à travailler sur son engagement, sur ses valeurs. C’est un service complémentaire à sa réussite globale», affirme-t-il.
Les services des animateurs sont maintenant exclusivement offerts aux élèves de cinquième et sixième année et à ceux du secondaire.
Réorganisation
Le nombre d’AVSEC n’a pas diminué dans les dernières années selon la CSMB. «On n’a coupé aucune ressource, mais on a 16 animateurs pour 95 établissements scolaires. Il fallait réorganiser», explique la conseillère en communication, Gina Guillemette.
La décision de restreindre les services a plutôt été prise afin de concentrer les énergies où il y avait de plus grandes nécessités. «On sait que la transition du primaire au secondaire est très importante et que les élèves qui y sont confrontés ont davantage de besoins», fait valoir Mme Guillemette.
Bien qu’elle regrette ses interventions auprès des plus jeunes élèves, Suzie Bouchard comprend la décision de la CSMB. «On était partagés entre beaucoup d’écoles et ça devenait de plus en plus difficile. On est beaucoup plus efficaces en restreignant notre champ d’intervention», croit-elle.
La commission scolaire propose que ce soit les enseignants qui prennent le relais des projets élaborés par les AVSEC. «On ne peut toutefois pas être sûrs qu’ils le fassent. Ce n’est pas leur mandat premier, qui est de développer les compétences académiques des élèves», ajoute Mme Bouchard.
Depuis l’an dernier, la Commission scolaire de Montréal concentre elle aussi les activités de ses neuf animateurs au troisième cycle du primaire et au secondaire.