Connaissez-vous le jiu-jitsu? Ressemblant beaucoup au judo, c’est un sport de combat au sol, où le poids naturel du corps est utilisé comme un levier pour faire des prises et ainsi, maîtriser les adversaires. Les propriétaires du centre Mizu au Centre Le Village, à L’Île-des-Sœurs, Jenia Astraverkhava et son mari Val Astraverkhau, travaillent à faire connaître cet art martial brésilien développé au début des années 1900.
Le jiu-jitsu a défrayé les manchettes dans les dernières semaines. Le Championnat canadien, qui devait avoir lieu au Centre Pierre-Charbonneau, a été annulé à la suite d’un avertissement du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui considérait l’activité illégale puisqu’elle n’est pas reconnue officiellement par le Comité international olympique (CIO).
«C’est ironique comme controverse, parce que c’est tout sauf un sport violent. Ce n’est même pas axé sur la force physique. Ce n’est pas parce que ce n’est pas reconnu que ça en fait un art martial dangereux pour autant», stipule M. Astraverkhau.
Le jiu-jitsu mise plutôt sur la soumission, le contrôle et les techniques. «On y apprend à tomber sans se faire mal, mais aussi à ne pas avoir à blesser les autres pour les maîtriser», renchérit Jenia Astraverkhava.
Le tournoi national a finalement eu lieu à Ottawa, le 5 mars. Le Brazilian Top Team, la plus grande équipe de jiu-jitsu brésilien du Canada, a remporté le tournoi avec 4440 points.
Encore méconnu
Malgré la popularité grandissante du sport à travers le monde, le jiu-jitsu reste peu connu au Québec. «Il y a encore du travail à faire. Ce serait bien que des leçons d’arts martiaux soient proposé dans les cours d’éducation physique des écoles québécoises, qui misent surtout des sports très basiques», avance M. Astraverkhau, père de deux filles de 4 et 6 ans.
Il considère d’ailleurs que le jiu-jitsu est tout indiqué pour les enfants parce qu’en plus de les inciter à bouger, il développe leur notion de respect. «C’est un sport qui se pratique à deux et les enfants apprennent à respecter leur adversaire, à utiliser les techniques et non en frappant pour se défendre», ajoute celui qui se passionne pour cet art martial depuis plus de quatre ans.
Chez les adultes, il s’agit d’une bonne alternative pour développer le cardio et la musculation. «Les gens veulent de plus en plus être actifs, mais ils cherchent souvent des façons de bouger différentes de l’entraînement en salle», fait valoir Val Astraverkhau.
L’Île-des-Sœurs regorgeant de jeunes familles, les deux propriétaires y voyaient un lieu idéal pour implanter leur école, ouverte depuis maintenant six mois.