Depuis qu’André Huberdeau a pris sa retraite il y a deux ans, l’Insulaire s’investit à temps plein dans la Fondation pour l’alphabétisation dont les locaux viennent d’être transférés à Verdun. Son expertise en tant que consultant en gestion, avec une attention particulière sur les entreprises philanthropiques, est mise à profit pour présider bénévolement l’organisme provincial.
La carrière professionnelle du sexagénaire l’a amené à tenir des fonctions publiques et à fréquenter de nombreux réseaux d’affaires. Les contacts ainsi créés lui permettent aujourd’hui d’améliorer la situation financière de la Fondation.
«Si le fait de partager des connaissances ou des expériences que j’ai connues peut aider la Fondation à être mieux gérée, et bien tant mieux», raconte M. Huberdeau.
Ajouté à ses connaissances du terrain, l’Insulaire a su profiter d’une occasion qui s’est présentée à lui pour assurer le transfert des opérations du centre-ville de Montréal à Verdun.
«Notre objectif n’est pas de dépenser l’argent dans des loyers, mais plutôt de redonner à ceux qui en ont besoin», souligne-t-il.
Bénévolat
L’Insulaire s’estime chanceux dans la vie après avoir pu compter sur sa famille, fait de bonnes études et décroché des emplois à la hauteur de ses aspirations. C’est donc naturellement qu’il a multiplié le bénévolat tout au long de sa carrière.
Il a notamment passé neuf années en tant que président du conseil d’administration du Centre jeunesse de Montréal et cinq ans comme président du réseau des diplômés HEC Montréal. Son intérêt pour l’alphabétisation est grand.
«On a encore de la difficulté à comprendre qu’au Québec on a des problèmes avec l’alphabétisation. C’est pourtant le cas et ça touche toutes les tranches d’âge», insiste M. Huberdeau.
Différentes actions sont menées par la Fondation dont la plus connue est «La lecture en cadeau». L’initiative a permis l’an passé de distribuer 50 000 bouquins à des enfants de 0 à 12 ans qui vivent en milieux défavorisés de la province. L’objectif est de les inciter à lire tout en appréciant posséder un livre.
Recherche
«Il y a beaucoup de gens qui nous disent qu’une fois sortis du secondaire, ils ne lisent plus, s’inquiète André Huberdeau. C’est un phénomène majeur parce que, si vous ne lisez plus, ça va vous amener des problématiques au niveau de la compréhension entre autres.»
Actuellement, le président de la Fondation travaille en partenariat avec le Fonds de solidarité FTQ sur un projet de recherche pour l’incidence des problématiques de l’alphabétisation avec l’emploi ainsi que les impacts économiques de l’inaction face aux difficultés de littératie en milieu de travail. Les premiers résultats seront présentés lors d’un colloque organisé en février.
Au Québec, en 2017, on estime que plus d’une personne sur deux éprouve des difficultés à lire et à utiliser l’écrit à divers degrés.