Les administrateurs de copropriétés sont difficiles à trouver. C’est du moins ce que prétend le président du Regroupement des gestionnaires de copropriétés Québec, Michel Paradis, déplorant un déclin de leur bon fonctionnement.
«Les administrateurs sont des copropriétaires qui se dévouent à administrer l’immeuble pour les voisins, explique Michel Paradis. Les problèmes sont de plus en plus récurrents et les gens sont de plus en plus désespérés donc à un moment donné, les gérants ont tendance à démissionner.»
Du côté de L’Île-des-Sœurs, le constat est le même. On note toutefois que les administrateurs n’agissent pas toujours bénévolement. Fréquemment, dans les petites copropriétés, ils sont rémunérés et certaines font également appel à des gestionnaires externes.
«Personnellement, j’ai décidé de m’impliquer. J’ai investi dans ma propriété, je veux savoir ce qui se passe et m’assurer que tout fonctionne bien. Il y a des gens, par contre, qui ne veulent rien savoir, car ils trouvent ça compliqué ou soutiennent ne pas avoir le temps. Alors ils disent qu’ils nous font confiance», raconte la secrétaire du conseil d’administration de Verrières I, Germaine Montpetit.
Fonds de prévoyance
Le Code civil oblige à placer un minimum de 5% des charges mensuelles dans un fonds de prévoyance. Le montant est jugé insuffisant pour les bâtisses vieillissantes qui doivent faire face à d’importantes rénovations, comme le toit.
«Les charges communes sont très basses pour les copropriétaires qui habitent dans des nouveaux condominiums, souligne la secrétaire. Pour des questions d’équité, ils devraient payer davantage pour prévoir les réparations à effectuer dans les 15 à 20 prochaines années.»
Lorsqu’il manque de l’argent, les copropriétaires sont obligés de reporter les échéances ou d’avoir recours à des cotisations spéciales. C’est ainsi que, dans son ancien condominium, Mme Montpetit a dû débourser 30 000$ pour faire face à des problèmes d’infiltration d’eau, entre autres.
«Malheureusement beaucoup de gens n’ont pas les compétences pour bien gérer. Dans les grandes propriétés, il faudrait un ingénieur, un avocat et un comptable, ou au moins deux sur trois», soutient Germaine Montpetit.
Réformes
La dernière réforme de la loi de la copropriété remonte à 1996 et visait à prendre en compte les tours régies par un syndicat.
Afin de mettre à jour le texte de loi, M. Paradis a fait partie en 2012d’un groupe de travail commandité par le gouvernement pour apporter des propositions.
Parmi ses recommandations, le comité souhaite la mise sur pied d’un plan d’entretien obligatoire, de formations pour les administrateurs de copropriétés et de ressources d’informations pour les habitants. La création d’un organisme juridictionnel capable de trancher les litiges de la copropriété faisait également partie de ses suggestions.