Ahuntsic-Cartierville

5 projets pour verdir des emprises électriques dès cet automne

Cinq projets de verdissement dans des emprises de ligne aérienne de transport d’électricité à Montréal donnent espoir d’accroître la biodiversité dans ces milieux et d’en faire des lieux agréables pour les humains.

Le comité exécutif de la Ville a autorisé, le 4 avril dernier, une dépense spéciale de 739 000$ pour cinq projets de verdissement dans LaSalle, Verdun, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Saint-Léonard et Saint-Laurent.

Pour la biodiversité dans les emprises de ligne aérienne de transport d’électricité, les projets valent mieux que d’y avoir de la pelouse uniquement, souligne le président du Comité écologique du Grand Montréal, Erik Bassil.

Les emprises, lorsqu’elles accueillent des arbustes notamment fruitiers, ainsi que des étendues d’eau, au lieu de vastes espaces gazonnés, peuvent accueillir une biodiversité composée d’insectes pollinisateurs, d’oiseaux migrateurs et de petits mammifères, d’amphibiens et de reptiles, explique l’environnementaliste.

Une fois aménagées, elles constituent également des lieux que les humains peuvent apprécier et forment des ilots de fraicheur, ajoute M. Bessil, en citant l’exemple du boisé du parc Marcel-Laurin, dans Saint-Laurent.

«S’il fait 36 degrés Celsius dehors, tu seras plus proche des 25, 26 degrés en rentrant dans le boisé», fait-il valoir.

Aménagement paysager
LaSalle et Verdun souhaitent mener des projets d’aménagement paysager entourant des pistes cyclables et le long d’un canal. Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles envisage un projet d’aménagement paysager et d’agriculture urbaine de traverses informelles. Saint-Laurent veut «Une oasis pour le papillon monarque», un projet d’aménagement faunique pour favoriser le papillon monarque, les pollinisateurs et les oiseaux dans un corridor de biodiversité. Et Saint-Léonard désire aménager et mettre en valeur des bassins situés dans un secteur résidentiel.

Les cinq arrondissements avaient déposé des demandes d’aide financière en décembre dernier dans le cadre d’une entente de 1,5 M$ sur trois ans conclue en 2015 entre Hydro-Québec et la Ville de Montréal.

L’entente survenait dans la foulée de l’abattage controversé de près de 200 arbres situés dans une emprise électrique traversant deux parcs d’Anjou en mars 2015, de même que la coupe de  dizaines d’arbres le mois suivant, sur une emprise traversant le Parc-nature Bois-de-Liesse, de même que le Bois-de-Saraguay, dans Ahuntsic-Cartierville.

Selon Hydro-Québec, les coupes étaient nécessaires afin d’empêcher des arbres à grand déploiement de menacer les lignes à haute tension.

Des opposants dans Anjou faisaient plutôt valoir que la végétation comprenait d’irremplaçables arbres matures et que les arbres créaient une barrière naturelle contre la pollution émanant de l’autoroute située à proximité. Dans Ahuntsic-Cartierville, des citoyens plaidaient que la végétation constitue l’habitat naturel de plusieurs espèces animales et que ces forêts étaient les derniers témoins de la vie sauvage à Montréal, avant l’arrivée de Jacques Cartier.

La société d’État reconnait que la coupe de grands arbres vieux de nombreuses années a pu modifier la biodiversité. «En même temps, si une nouvelle plantation se fait, avec de nouvelles essences d’arbres, de nouvelles herbes, de nouvelles plantes, et bien une nouvelle biodiversité s’installe», mentionne le porte-parole Jean-Philippe Rousseau.

L’entente avec la Ville de Montréal a permis de financer des aménagements paysagers au parc-nature au parc-nature, de même que dans les deux parcs angevins .

Les projets dans les cinq arrondissements seront réalisés à compter de l’automne prochain et pourront s’échelonner sur plusieurs années, indiquent des documents décisionnels des membres du comité exécutif.

Un concours d’architecture de paysage est en cours dans Saint-Laurent afin, notamment, de conceptualiser le projet de verdissement qui créerait des habitats pour les monarques.

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