La naturalisation des espaces verts se poursuit pour une troisième année dans 14 zones de l’arrondissement de Verdun dans le but de favoriser la pollinisation, la diversification de la faune et la flore indigènes en milieu urbain.
L’espace de naturalisation du canal de l’Aqueduc, situé face au secteur Crawford et à l’Institut Douglas, est le plus vaste cette année, avec une superficie de 24 315 m². «C’est ici qu’on a recensé le plus d’espèces à Verdun, 42 précisément», souligne Eugénie Potvin de la Maison de l’environnement.
L’agente de projet rappelle la richesse de tels espaces pour la biodiversité. «On est tout près du parc Angrignon, qui est de l’autre côté. Les espèces peuvent ainsi passer d’un milieu naturel à l’autre, ce qui permet une connectivité écologique très intéressante», indique-t-elle.
Afin de permettre aux citoyens de circuler aisément à travers la zone, des passages ont été aménagés vis-à-vis les rues principales, dont Fayolle et Parkdale.
Espèces
«Il y a énormément d’éducation à faire à au sujet du pourquoi on a entrepris ce projet à Verdun et de comment on le fait de façon intelligente», remarque le conseiller d’arrondissement, Luc Gagnon.
Cette technique de gestion des espaces verts, dont le concept provient d’Europe, consiste à avoir une intervention minimale sur certaines zones urbaines. Une étude de l’impact écologique du projet «Espace naturel, lieu de découvertes», entamé en 2016, a permis de recenser pas moins de 72 espèces de plantes à fleurs à Verdun.
«Quand on coupe la pelouse à plat régulièrement, ça ne permet pas d’avoir une variété d’espèces. Alors qu’en laissant aller la nature, on voit une quantité de plantes différentes apparaître, dont plusieurs ont une grande importance dans l’écosystème. Ces espaces facilitent aussi la pollinisation et aident la cause des abeilles, dont on cherche encore les raisons de la mort de plusieurs d’entre-elles», observe M. Gagnon.
L’asclépiade commune, sur laquelle la femelle papillon monarque pond exclusivement ses œufs, fait partie des précieuses espèces qui poussent dans ces zones.
Eau de pluie
Les quelque 55 000 m² de superficie naturalisée contribuent également à contrôler l’écoulement de l’eau de pluie à certains endroits. «Il y a eu beaucoup de débordements d’égouts à Verdun, où le pluvial et le sanitaire sont combinés sur un seul tuyau. Quand cet égout-là déborde, ça se rend dans les maisons», explique M. Gagnon.
La présence d’une plus grande quantité de végétaux accentue non seulement la capacité d’absorption, mais elle crée aussi un délai dans l’écoulement de l’eau en cas de fortes précipitations.
«Ça donne le temps à l’égout pluvial de fournir après un orage violent. Il y a un délai de 15-20 minutes avant que l’eau s’écoule, après quoi, l’orage est terminé souvent. Les zones naturalisées aident à éviter les débordements dans les sous-sols des résidences. Alors que les autres moyens de capter l’eau, comme faire creuser d’immenses réservoirs souterrains, sont extrêmement dispendieux», fait-il valoir.
Tout au long de l’été, l’équipe de la Maison de l’environnement de Verdun animera les espaces naturalisés. Leur présence s’ajoutera aux quatre panneaux d’interprétation de la biodiversité urbaine installés sur les berges.