Âgée de 27 ans, Paula Berestovoy a été la première coordonnatrice de la Maison de Verdun. Dix ans plus tard, elle est la directrice et la chef du service développement durable et environnement pour Nature Action Québec.
Quel parcours professionnel vous a amenée à devenir coordonnatrice?
J’avais un baccalauréat en anthropologie et puis une maîtrise en sciences de l’environnement. Ce qui est vraiment important pour moi c’est l’humain dans l’environnement. J’ai fait plusieurs emplois quand j’étais aux études et en faisant ma maîtrise, je voulais travailler chez Nature-Action parce que c’est exactement l’approche que je préconisais, une approche d’accompagnement dans diverses sphères de l’environnement. On parle d’eau, de matières résiduelles, de verdissement, de lutte aux îlots de chaleur, de gestion de milieux naturels, donc j’aime cette variété.
Comment vous êtes-vous implantée dans l’arrondissement?
Notre approche en est une d’accompagnement et de partenaires avec des gens qui veulent cheminer en environnement. On n’est pas un organisme de pression, donc on ne doit pas aller là où les gens ne veulent pas. On garde le cap avec eux et on va vers une amélioration des pratiques environnementales. L’arrondissement est venu nous chercher et on a construit la Maison de l’environnement ensemble. On a commencé avec des petits projets et éventuellement c’est devenu un lieu de référence à Verdun.
Quelle est votre mission?
La mission de la Maison de l’environnement est de favoriser l’apparition des meilleures pratiques en environnement auprès des citoyens à Verdun. Ça dépend des projets environnementaux, des besoins du milieu, des motivations des citoyens. Par exemple, certains nous disent qu’il y a un barrage de castors sur la bande riveraine, donc on va voir sur place, on parle avec l’arrondissement, on arrange ça et on crée un projet avec eux qui est d’installer du grillage autour des arbres. Ils peuvent poser des actions concrètes. Nous on leur donne des outils et des connaissances techniques pour les accompagner.
Comment évolue-t-on au fil des ans?
Au début, on était petit et pas connu, mais plus on s’implante dans le milieu, plus on a des projets qui naissent, plus on peut faire financer des projets. Le mandat est octroyé par l’arrondissement. On va chercher beaucoup de financements externes pour faire des projets, on grossit alors l’équipe.
On est une équipe, une petite quand même, donc il faut qu’on fasse des choix parfois en fonction de ce que le milieu a besoin, des orientations de l’arrondissement et de ce que l’environnement a besoin.
Notre mission est hyper pertinente et va le demeurer.
Quel est votre principal enjeu actuellement?
En gestion des matières résiduelles, les enjeux sont constants parce qu’il faut toujours encourager les citoyens à continuer parce que ce sont des changements d’habitude, donc ce sont plus d’efforts à la maison qu’il faut faire. Il faut toujours aller un peu plus loin. En ce moment, ce sont les matières organiques avec l’implantation de la collecte des résidus alimentaires qui est arrivée il y a quelques années. Quand on implante une nouvelle collecte, souvent, il y a un engouement au début, puis les gens s’essoufflent un peu.
La biodiversité, avec l’érosion des habitats, est de plus en plus pauvre en milieu urbain, donc il faut la bonifier, la mettre en valeur, faire en sorte que les gens l’aiment. Comme on dit, il n’y a pas de mauvaises herbes, il y a juste des mal-aimés, donc il faut peu à peu amener les gens à voir la nature différemment pour accepter de la vie autour d’eux.