Originaire de Verdun, Roland Lapointe publie son premier livre Delirium Café, inspiré de son ancien établissement qui portait le même nom aux coins des rues Hickson et Éthel. Parti en faillite, il raconte son histoire de propriétaire de manière romancée, à travers 216 pages.
Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture?
J’écris depuis toujours, depuis l’âge de 16 ans, pour le plaisir. Je me plais à dire que j’utilise des mots pour exorciser mes maux. C’est souvent quand il arrive des choses dans ma vie, que ce soit positif ou négatif. Je n’ai jamais eu de prétention de publier, c’était vraiment personnel.
Quand j’ai perdu mon restaurant, j’avais beaucoup de choses à dire, même si je ne savais pas nécessairement comment l’exprimer. J’ai commencé lentement, avec une petite nouvelle d’une quinzaine de pages. J’ai un ami à qui je fais lire tous mes textes, qui étudie en cinéma, en théâtre et en littérature. Quand il a lu ce texte, il m’a dit que c’était la genèse d’un roman. Je n’avais jamais rien écrit de plus de 50 pages, donc c’était assez impressionnant comme projet. Je m’y suis mis tranquillement et ça m’a pris peut-être huit ans pour que la dixième version écrite soit publiée.
Est-ce que vous avez suivi des cours?
Pas du tout. Je suis juste un avide lecteur. Quand j’ai commencé étant jeune, je lisais beaucoup de science-fiction et d’histoires fantastiques. Par la suite, j’ai amené mes lectures vers des romans policiers et romans noirs. C’est plus là que j’ai raffiné ma plume et que j’ai trouvé mon style.
Quand j’ai perdu mon restaurant, les deux premières versions, c’était plutôt un manuel de gestion pour les nuls. Quoi tout faire pour perdre son commerce, donc c’était assez sarcastique comme écriture. Par la suite, j’ai complètement changé parce que ça ne débloquait pas et j’ai décidé d’écrire quelque chose d’un peu plus biographique parce que j’avais besoin de sortir les émotions que cette période là m’avait fait vivre. Quand mon ami m’a proposé d’écrire un roman, il m’a beaucoup encouragé. Je me suis alors dit que si un jour je le publie, ma petite vie personnelle n’est pas si intéressante que ça. J’ai donc mis un côté plus policier et plus dramatique aussi par rapport aux vrais événements.
Quelle est l’histoire que vous racontez?
Ça va de la hausse au pouvoir jusqu’à la déchéance totale du personnage principal. Sébastien a toujours travaillé en gestion. C’était quelqu’un qui était reconnu dans son domaine et en demande, assez arrogant et froid dans sa gestion. Une journée, il décide de s’établir à son compte et il achète le restaurant Delirium Café. Les deux premières années, ça fonctionne très bien, donc il ne prépare pas de plan B pour les années à venir. Les restaurants sont souvent des modes et les gens au début viennent beaucoup, mais ensuite il y en a plusieurs qui ouvrent dans le même secteur. Ça commence à mal aller, c’est sa première défaite. Il ne sait pas comment réagir et passe de mauvaises décisions en mauvaises décisions jusqu’à ce qu’il tombe dans l’alcool et la drogue.
Est-ce qu’il en ressort des points positifs?
Si on parle de mon expérience personnelle, le temps que j’ai vécu la chute, c’est effectivement une des pires périodes de ma vie parce que je suis tombé en dépression. Avec le recul, c’est quand même une des plus belles expériences que j’ai vécues, bien que j’aurais aimé que ça se termine autrement.
Dans le roman, quand le personnage finit par s’en sortir d’un point de vue personnel, il sent que toute cette expérience l’a changé et ne voudrait plus jamais revenir à l’homme qu’il était avant d’avoir acheté son commerce.
Quelles sont vos attentes avec ce livre?
Évidemment, j’aimerais que ça devienne un bestseller, mais c’est un rêve. Je suis en train d’écrire la suite de ce roman, c’est une pure fiction, seuls les personnages vont revenir. Ce que j’aimerais, c’est que le premier soit assez populaire pour que je puisse publier le deuxième.
À la fin du premier livre, Sébastien décide de partir pour un voyage sans but, de se promener partout au Canada. Rendu en Alberta, quelque chose du genre, il rencontre un personnage assez douteux qui sera un psychopathe.