Les propriétaires du restaurant Kwizinn, Michael Lafaille et sa conjointe Claudia Fiorilli, ouvriront bientôt une deuxième succursale à Verdun sur la rue Wellington au coin De L’église. Ils offriront une cuisine créole, souvent sous-estimée selon eux.
«Quand on parle de nourriture créole, on parle souvent de casse-croûte ou cuisine de marché, explique le chef exécutif, Michael Lafaille. Je veux vraiment promouvoir un autre côté en servant de la bonne qualité et des aliments frais.»
Kwizinn, signifie cuisine en créole, et le dernier n veut dire natif. C’est d’ailleurs pour faire découvrir Haïti, son pays natal, que M. Lafaille a lancé le projet. Il est arrivé à Montréal après le tremblement de terre de 2010 et a commencé à travailler en restauration, autant en salle à manger que derrière les fourneaux.
Ambiance
Le futur restaurant de la rue Wellington, à l’angle de la rue de l’Église, comptera à partir de la mi-avril plus d’une quarantaine de places en plus d’une terrasse.
«Je vis à Verdun depuis cinq ans et j’avais fait l’erreur de ne pas ouvrir dans l’arrondissement avant, parce que j’avais eu l’opportunité sur la rue Saint-Hubert, dans l’arrondissement Rosemont, dit le chef qui adore l’esprit de communauté des Verdunois. Ça me rappelle quand j’étais en Haïti où tout le monde se connaissait et s’entraidait».
Les copropriétaires prévoient offrir une variété musicale à leur clientèle, comme de la musique troubadour qui rappelle la plage et inviter différents groupes et DJ. «Le but, c’est vraiment de s’installer sur une rue où les gens du quartier sont heureux et qu’ils veulent se rejoindre dans une ambiance tropicale», raconte M. Lafaille.
Au menu, des spécialités comme le burger fait avec un pain de banane plantain, idéal pour ceux qui mangent sans gluten, ou encore leur poutine de plantain avec sauce au homard. Leur plat dégustation est aussi très populaire pour ceux qui veulent découvrir le menu. Pour une soixantaine de dollars, on mange un repas copieux pour deux.
Côté boisson, les cocktails à base de rhum, dont le rhum haïtien Barbancourt, seront à l’avant-plan. Sur une liste d’une dizaine de cocktails, on retrouvera le ti-punch, spécialité des Antilles faite à bas de rhum blanc, de sirop de canne à sucre et de jus de citron fraîchement pressé.
«C’est important d’amener une proposition différente. L’accent est donc plus sur les cocktails», souligne le restaurateur.
Défis
Dans le restaurant familial, Claudia Fiorilli s’occupera de l’organisation de la salle à manger et de l’accueil. Sa famille s’est d’ailleurs beaucoup impliquée dans le premier restaurant du couple.
Le chef Lafaille aura un défi de taille en travaillant dans une cuisine plus grande, puisqu’il est atteint d’une dégénérescence maculaire juvénile. C’est une myopie centrale, qui lui donne environ 25% d’une vision optimale. Il peut se déplacer sans problème, mais il a beaucoup de difficulté à reconnaître les gens.
«Il y a beaucoup de choses qui m’ont pris du temps à apprendre, comme comment répéter les bons de commande et bien utiliser mon champ de vision», explique-t-il.
Un nouveau local inconnu et plus grand demandera un temps d’adaptation, mais le chef se dit prêt à relever le défi.