Un passionné de plein air de Ville-Émard, Pierre Marcoux, souhaite que Montréal assume sa vocation de ville nordique. Une patinoire réfrigérée ainsi que des sentiers de ski de fond reliant le Vieux Montréal au Bassin Peel pourraient être aménagées. Les réactions à son projet sont toutefois mitigées.
Près du célèbre édifice de la minoterie Five Roses, de vastes espaces blancs s’étendent au bout de la rue de la Commune, près d’immeubles à condos et d’autres en construction. «Les nouveaux résidents de Griffintown et des quartiers avoisinants ont besoin d’un endroit pour jouer dehors et profiter de l’hiver», explique-t-il.
Occasionnellement le matin, cet ingénieur se rend au métro Charlevoix pour ensuite traverser en ski de fond vers son bureau près du quai Alexandra, traçant lui-même sa piste. Souvent le midi, il longe le Canal de Lachine pour se rendre à la Pointe du Moulin à vent, en face des emblématiques silos du Vieux-Montréal.
M. Marcoux rêve de voir d’ici les prochaines années ces trajets officiellement balisés et reliés au réseau actuel de ski de fond du Grand Sud-Ouest des arrondissements LaSalle, Lachine et Verdun.
Le quinquagénaire a présenté son projet l’automne dernier lors des consultations publiques portant sur l’avenir du secteur Bridge-Bonaventure. Au plan technique, il croit que le bassin pourrait être complètement asséché. L’endroit pourrait ainsi devenir un grand parc hivernal où seraient aménagés une patinoire réfrigérée, une butte pour glisser et un chalet, en plus d’être un centre d’entraînement pour les amateurs de ski de fond.
Intérêt
Les élus du Sud-Ouest sont favorables au projet. Ils avaient déjà prévu 11,5 M$ pour ce genre d’aménagements dans le cadre du programme particulier d’urbanisme (PPU) de Griffintown.
Parcs Canada n’a pas fait d’analyse, mais est prêt à considérer le projet de M. Marcoux. L’agence gouvernementale «reconnaît l’intérêt que suscite le Canal-de-Lachine durant la saison hivernale», précise la porte-parole, Audrey Godin-Champagne.
Quant à la Société immobilière du Canada, responsable de la gestion du Vieux-Port, elle n’envisage pas de mettre en place un programme de ski de fond, «bien que nous soyons toujours ouverts à l’idée d’augmenter notre offre d’activités hivernales». Si une entreprise souhaite un projet commercial en ce sens, l’organisme entend l’étudier.
L’organisme Ski de fond Montréal estime que de nouvelles pistes attireraient des touristes intéressés à pratiquer ce loisir dans le quartier historique de la métropole. «Il n’y a aucune autre ville en Amérique du Nord qui a un réseau de cette ampleur-là», estime le président, Stéphane Barrette.
Montréal compte 200 km de sentiers de ski de fond sur son territoire répartis en 25 lieux, dont des parcs-nature.