Le chapiteau qui faisait officie d’annexe à l’Hôpital de Verdun disparaitra complément dans les prochains jours. En attendant la fin de la construction du bâtiment modulaire, prévue cet hiver, le centre hospitalier crée de l’espace à l’interne pour pallier un manque de lits.
L’annexe qui avait été érigée en 18 jours lors de la première vague de la COVID-19 a d’abord accueilli des patients soupçonnés d’avoir contracté le virus. Ensuite, la tente blanche a servi d’unité d’hospitalisation brève.
Au total, 873 patients ont été traités dans l’annexe au cours des six derniers mois. Les 32 lits étaient presque toujours occupés, venant combler les besoins de l’Hôpital de Verdun. Le nombre de lits est passé de 244 à environ 160 puisque les chambres multiples ont été converties en chambre solo dans le but de limiter la propagation du coronavirus.
L’organisation du CIUSSS-Centre-Sud a tenté de garder l’annexe en place le plus longtemps possible, mais les récentes températures qui vacillaient autour de zéro degré Celsius nuisaient au confort des patients.
«On avait des chantiers en attente à l’intérieur de l’hôpital qui nous permettait de dégager de la capacité pour se permettre de fermer l’annexe», indique Mathieu Bertrand, chargé de projet au CIUSSS-Centre-Sud.
Les modules de la prochaine bâtisse annexés à l’hôpital arriveront la semaine prochaine, fait-il savoir. Il était nécessaire de libérer l’espace occupé par l’annexe pour que les travailleurs puissent manœuvrer les modules.
Réorganisation
La perte de ces lits a un impact temporaire sur la prise en charge des patients. «Puisqu’on est en transition avec l’ouverture d’un autre département, il y a une attente un peu plus importante à l’urgence. Je dirais qu’au lieu d’un 24h c’est environ un 36h [d’attente]», soulève Marie-Claude Patry, infirmière-chef de l’annexe.
L’hôpital du boulevard LaSalle a toutefois mené une réorganisation interne pour combler ce manque. Une unité transitoire de 17 lits a récemment été installée pour des patients admis, en attente d’un test de la COVID-19. Ces civières serviront en cas de débordement d’urgence. Également, un étage de l’aile administrative a été libéré, ce qui a permis d’aménager une unité d’hospitalisation brève de 14 lits.
À terme, le nouveau bâtiment modulaire possèdera 36 lits, dont deux chambres pour des interventions d’urgence. On retrouvera un département de médecine générale ainsi que le service d’hémato-oncologie, présentement relocalisé au CLSC de Verdun.
Expérience
Nicole Carignan a été admise dans l’annexe après avoir passé un séjour de deux jours à l’urgence, alors qu’elle était soupçonnée d’avoir la COVID-19. Après un test de dépistage négatif, elle a passé trois jours sous le chapiteau.
Elle en tire une expérience positive et indique s’être sentie tout autant en sécurité que dans l’hôpital. «Je pensais que ça serait désorganisé, mais pas du tout, dit-elle. On n’arrive pas à reconnaître le personnel, mais ils venaient toujours se présenter en se saluant. C’était très rassurant.»
La tente blanche avait tout de même quelques petits défauts, comme des chambres plus petites et des murs moins insonorisés. Cela était un compromis pour que l’annexe soit érigée rapidement, au plus fort de la crise.
Le chapiteau a tout de même eu ses bons côtés. «À l’intérieur de l’annexe, c’était vraiment facile de faire la distanciation de deux mètres parce que c’était un grand espace pour 32 lits, souligne Mme Patry. On n’a pas eu à vivre ce qu’ils ont vécu à l’intérieur de l’hôpital [comme] de réaménager des salles de repos.»
La préposée aux bénéficiaires, Mathilde Mckeown, a travaillé depuis le début dans l’annexe. «Tout avait été mis en place pour qu’on fasse les choses selon les règles de l’art», raconte-t-elle, heureuse d’avoir vécu cette expérience différente du contexte de l’urgence dans laquelle elle est habituée.
De plus, elle a été ravie d’avoir pu passer plus de temps avec les patients.
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