Un couple qui réside à L’Île-des-Sœurs va accueillir dans les prochains jours deux réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre avec la Russie et attendent leur visa.
Olena, maman de 33 ans, et Yehor, son petit garçon de trois ans. Voilà les deux Ukrainiens qui sont actuellement en Pologne, dans l’attente interminable de leur visa pour pouvoir venir se réfugier à Montréal. Le papa, lui, n’a pas pu partir avec eux, contraint de rester en Ukraine où l’armée peut à tout moment le réquisitionner pour aller combattre la Russie.
C’est le couple Lesik, également originaire d’Ukraine, et résidant depuis des années à L’Île-des-Sœurs qui s’apprête à accueillir les deux réfugiés. «Au début du mois de mars quand le conflit a éclaté, une amie d’enfance d’Ukraine m’a contacté via Messenger pour solliciter mon aide, car elle craignait pour la vie de sa fille et de son petit-fils», explique Larysa, qui a entrepris toutes les démarches nécessaires pour permettre l’arrivée des deux réfugiés au Canada.
«Malheureusement, je n’ai pas vu le message tout de suite, car je ne me connecte pas souvent, mais dès que j’ai pu, j’ai pris contact avec Olena et je lui ai conseillé de quitter l’Ukraine le plus rapidement possible, tant qu’il y a avait encore des transports. Elle a pris son fils et seulement le strict nécessaire, pour partir se réfugier en Pologne», poursuit Larysa.
«Elle n’a jamais voyagé ni quitté le pays. Alors partir, pour elle, c’est vraiment une grosse aventure très éprouvante.»
«Durant leur trajet pour rejoindre Varsovie, je lui disais d’être prudente, de se méfier des personnes qu’elle rencontrait. Chaque jour, elle m’envoyait les photos des gens qui l’aidaient et les plaques d’immatriculation des voitures dans lesquelles ils voyageaient», précise la mère de famille montréalaise. Tout au long de leur route, Olena et Yehor sont aidés et trouvent d’abord refuge dans un village de campagne situé à deux heures de Varsovie durant trois semaines, avant de finalement être hébergés, depuis cette semaine, à Varsovie même.
Procédures administratives et visa
En parallèle, à Montréal, Larysa effectue les démarches administratives pour pouvoir accueillir le duo ukrainien. Le service d’immigration du Canada lui suggère de faire une demande pour un visa de visiteurs dont elle reçoit facilement la procédure à suivre. Elle transmet les formulaires par Internet au papa, qui les remplit depuis Kiev, et les retourne avec succès aux services canadiens.
«De mon côté, je devais aussi remplir des papiers pour prouver que je peux payer leur visa, les accueillir et les assumer financièrement», explique Larysa, qui obtient une attestation en ce sens de son banquier.
Olena devait ensuite enregistrer ses données biométriques, mais 300 autres personnes attendaient avant eux, et ce n’est qu’une semaine plus tard que le duo a pu obtenir un créneau dans un bureau du consulat du Canada à Varsovie, et déposer leurs passeports.
L’attente avant le départ pour le Canada
Cette semaine, Olena et Yehor ont enfin reçu un courriel confirmant que leur demande avait été acceptée, et que leur dossier pour l’obtention finale du précieux visa était en cours de traitement. Le délai estimé est de trois à cinq jours. Le duo pourrait donc atterrir d’ici cette fin de semaine à Montréal.
«On surveille l’avancée du dossier sur Internet tous les jours, et je parle au téléphone avec Olena au moins quatre fois par jour, car elle est très stressée. Yehor ne comprend pas pourquoi son père n’est pas là, il pleure beaucoup, c’est très compliqué», confie Larysa, qui attend désormais l’arrivée d’un jour à l’autre des deux réfugiés qu’elle accueillera dans un premier temps à son domicile, à L’Île-des-Sœurs.
Faute de date précise, les billets d’avion n’ont pas encore été achetés, et en attendant, la Montréalaise recherche aussi un appartement dans lequel elle pourra à terme loger la maman et son fils.
Larysa récolte également de nombreux dons grâce à la solidarité et à la générosité des Montréalais.