La sculpture attire de plus en plus d’acheteurs à l’Île-des-Sœurs. D’ailleurs, l’artiste Marc-André J Fortier, reconnu pour ses œuvres monumentales au Quartier DIX30 et au Centre Bell, expose trois sculptures de bronze et deux toiles de sérigraphie à la Galerie des Sœurs.
Marc-André J Fortier présente à la Galerie des Sœurs trois bronzes sur l’ironie du matériel et la mondialisation, dont un petit format de la fontaine qu’il a créé pour le Quartier DIX30. « Je ne suis pas capable d’être abstrait dans mon travail. Je ne plais pas aux gens qui veulent avoir la liberté en regardant une œuvre. »
Il travaille dans le domaine depuis trente ans, s’inspirant de l’ironie humaine, de l’équilibre précaire de la vie et du sarcasme pour créer ses sculptures de bronze et ses toiles de sérigraphie.
Pour faire ses bronzes, il utilise la technique de la cire perdue qui date des Grecques. Il travaille avec l’Atelier du bronze inc., la plus grosse fonderie au Canada.
« Ça demande beaucoup de réflexion travailler le bronze et les coûts de production sont astronomiques. Les étapes pour avoir le produit final sont c’est tellement longues que tu es mieux de réfléchir à ce que tu veux faire parce que tu vas assumer tes erreurs longtemps. »
Ses deux œuvres sur l’ironie du matériel et la mondialisation valent chacune 25 000 $ sur le marché et pèse 130 lb. D’après l’artiste, ce sont des œuvres qui coûtent très cher à produire.
« Faire une œuvre comme ça c’est six mois de travail, avec les 12 moules de production. C’est comme un diamant, c’est un objet de luxe. La crème de la crème en termes de longévité. »
Clientèle particulière
Selon Ankara Bonamy, la propriétaire de la Galerie des Sœurs, la clientèle qui achète une sculpture diffère de celle qui se procure une toile.
« Ceux qui viennent pour les toiles veulent souvent seulement décorer leur maison. Ils sont moins à la recherche de l’histoire en arrière du tableau tandis que pour les sculptures, les gens désirent en apprendre davantage sur l’origine et l’artiste. Ils sont à la recherche d’art. »
M. Fortier ajoute qu’il « faut que l’acheteur ait un concept s’il veut se procurer une sculpture de bronze. »
Une des particularités de l’île c’est qu’il y a beaucoup de condos vitrés. Ankara explique que beaucoup de gens veulent avoir de l’art chez eux, mais n’ont pas de place pour l’accrocher.
« Souvent les gens de savent pas quoi faire avec une sculpture. Est-ce que je le mets sur un comptoir, un meuble ? On en vend de plus en plus avec leur socle à cause de la grande quantité de fenêtres dans les propriétés. »
Œuvres monumentales
Au cours de sa carrière, M. Fortier a créé plusieurs œuvres dites monumentales exposées notamment à l’Expo 86 et à la Place d’armes. À Brossard, au quartier DIX30, sa fontaine mesure 12 pieds et a coûté 250 000 $ à l’acheteur. « C’était vraiment une œuvre de composition libre. »
Il a également créé les quatre sculptures du Canadien de Montréal (Maurice Richard, Guy Lafleur, Jean Béliveau et Howie Morenz) pour le centenaire du club. Autrefois en avant du Centre Bell, elles seront remises en valeur cette année sur un terrain à proximité. Mesurant environ 8 pieds de haut sur des socles de 5 pieds, elles ont couté 600 000 $.
« Elles sont monumentales. Ce sont des challenges, tu veux voir jusqu’à quel point tu peux être top. Ton vrai plaisir est de prouver hors de tout doute que tu es capable de gérer un budget de 1 M$ et d’arriver à terme. Ça te permet d’avoir d’autres contrats par la suite. »