À peine un mois après sa création, le Collectif pour l’unité de L’Île-des-Sœurs est déjà venu en aide à environ 125 réfugiés syriens. L’organisme, qui regroupe des insulaires de toutes origines, a permis à certains de se trouver des vêtements, d’obtenir un emploi et même un rabais sur un logement l’accueil éventuel pour une famille.
En plus des dons matériels, le collectif fondé par Mourad Bendjennet du Centre Islamique al Jazira, le Rabbin Levi Itkin du Centre Chabad et Roger Légaré de la paroisse Marguerite-Bourgeoys, a aussi permis à un coiffeur professionnel de se trouver un emploi dans son domaine ainsi qu’à une dame âgée atteinte de la maladie de Parkinson d’avoir accès à un fauteuil roulant.
«Au début, les gens ont une certaine réticence. C’est normal, ils ont une fierté et ne veulent pas arriver et simplement tout prendre. Il faut leur faire comprendre qu’ils sont les bienvenus et que nous sommes là pour les aider», explique Dora Douik, qui coordonne les dons et les bénévoles pour le collectif.
Une fois le contact établi, une bonne relation peut se créer avec les nouveaux arrivants.
«Je les prends parfois dans mes bras et leur dit de m’appeler s’ils ont besoin de quoi que ce soit. Même s’ils n’ont besoin de rien en particulier, je veux qu’ils sachent que nous sommes là pour eux», soutient-elle.
Mme Douik est bien placée pour comprendre la situation des réfugiés. D’origine tunisienne, elle s’est amenée au Canada il y a plusieurs années. La situation des réfugiés est toutefois bien différente aujourd’hui.
Nous avons fait le choix de venir s’installer ici. Pour moi, cela a été un processus très long et j’ai eu le temps de me préparer. Pour eux, c’est un grand choc. La plupart ne voulaient pas quitter leur pays, ils ont été forcés», dit-elle.
Être accueilli par des gens provenant de tous les milieux, religieux ou non, est un autre élément fort du Collectif selon ses bénévoles.
«Montréal est une ville cosmopolite. Qu’on soit religieux ou non, il faut voir ce qui nous rassemble, pas ce qui nous divise. Il faut se dissocier de l’esprit de haine et de division et être ouverts aux autres», croit son mari, Mourad Bendjennet.
Processus
Le travail est colossal, d’autant plus que tous les membres du collectif donnent leur temps bénévolement.
«La semaine, c’est tout le travail de coordination qui se fait. C’est difficile, car nous avons des emplois, mais c’est comme ça qu’on réussit à accueillir entre quatre et six familles les samedis», raconte Selima Driss, qui est responsable de la coordination avec les organismes et les familles des réfugiés.
Les organismes entrent directement en contact avec le Collectif et prennent des rendez-vous pour les familles. Ces dernières sont reconduites en voiture au local, trouvé par le Rabbin Levi Itkin, et prennent ce dont ils ont besoin.
Plusieurs commerçants de L’Île-des-Soeurs, comme le propriétaire du IGA et le propriétaire du Jean-Coutu, sont également venus en aide. Le collectif compte également sur huit «merveilleuses bénévoles, comme les qualifie Mme Douik.
Les gens de l’île ont répondu à l’appel. L’objectif est de donner le maximum à ces gens, mais cela va évidemment en fonction de ce que l’on reçoit, alors il faut continuer», dit-elle.
Continuité
Le collectif ne compte pas arrêter limiter son travail à simplement venir en aide aux réfugiés. Lors du lancement du projet, le groupe avait annoncé son intention de parrainer une famille qui viendrait s’installer à l’île. Le projet va bon train.
«Nous comptons déposer une demande. À partir de ce moment, cela peut prendre de quatre à six mois avant que notre candidature soit acceptée. Nous avons déjà des partenariats, par exemple, Structure Métropolitaine ont accepté d’offrir un rabais sur des appartements, soit 200$ par mois pour un 4 ½ et 300$ par mois pour un 5 ½», dit Mme Douik.
Une fois la majorité des réfugiés accueillis, le groupe compte poursuivre ses activités sociales.
«Il y a des cas sociaux ici même à Verdun. Par exemple, on pourrait venir en aide à des communautés défavorisées, des élèves en difficulté ou des enfants malades. C’est important de ne pas s’arrêter à une seule cause», croit Mourad Bendjennet.
Pour ce faire, la Collectif aura besoin de l’engagement de la communauté de L’Île-des-Sœurs, qui a déjà prouvé jusqu’ici qu’elle pouvait répondre à l’appel.
Pour contribuer au Collectif pour l’unité, vous pouvez les contacter au collectif.ids.refugies@gmail.com ou encore vous rendre sur leur page Facebook.