L’équipe dont fait partie le docteur Pierre Pascual a permis à l’hôpital de Verdun de devenir le meilleur centre non universitaire de dons d’organes de la province cette année. L’établissement de santé a favorisé les prélèvements sur trois patients différents depuis janvier, ce qui représente une performance remarquable.
«Le don d’organes, c’est la mission médicale dans sa quintessence, fait valoir le médecin omnipraticien semi-intensiviste. Quand la mort frappe à la porte, on a un rôle à jouer pour ceux qui sont encore vivants».
Antérieurement, les donneurs devaient être transférés dans les centres hospitaliers universitaires.
Maintenant, l’hôpital de Verdun, grâce à la mise sur pied d’un comité de dons en 2011, réussit à offrir tous les services sous un même toit, ce qui incite les familles, accompagnées tout au long du processus, à mieux accepter le prélèvement d’organes.
«Ces gens vont se rappeler de ce moment-là pour le reste de leurs jours, fait savoir Hugues Villeneuve, chef du service de l’enseignement et du développement hospitalier chez Transplant Québec. Il n’y a pas plus intimiste.»
La fin des traitements est vécue autant par les proches que l’équipe médicale.
«On perd un patient, la famille perd un être cher, mais on vient de sauver d’autres personnes», confie, Isabelle Auclair. L’infirmière et chef des unités soins intensifs et médecine spécialisée à Verdun est encore émue en repensant à la dernière opération menée au début mars.
Chaque donneur peut sauver jusqu’à huit vies.
Repérer les donneurs
L’expertise, la formation et la mobilisation du personnel expliquent les bons résultats en termes de nombre de prélèvements les performances de Verdun.
Depuis le début de l’année, sur six donneurs potentiels référés à Transplant Québec, trois ont été retenus.
«Ce qui est exceptionnel, mentionne le Dr Pascual, c’est que notre personnel ait repéré ces donneurs. Nous n’avons pas manqué les indications.»
Seulement 1% des personnes qui décèdent deviennent des donneurs potentiels, notamment les accidentés de la route ou les personnes qui ont subi un arrêt cardiaque, d’où l’importance de demeurer vigilant.
L’hôpital de Verdun ne compte pas d’équipe dédiée aux dons d’organes. «Le Québec peut produire des omnipraticiens capables d’exceller dans des spécialités de manière professionnelle», constate le Dr Pascual.
Il y a eu 56 dons d’organes provenant de la région de Montréal l’an dernier.
La semaine du don d’organes aura lieu du 17 au 24 avril.
L’importance du don d’organes
Le Verdunois Alexandre Grégoire souffre depuis longtemps de la fibrose kystique. À 36 ans, il se sent privilégié d’avoir bénéficié d’une greffe des deux poumons et du foie. «J’ai eu la chance de recevoir le don de vie en octobre 2012. Je peux réaliser mes rêves.»
Pour arriver à un tel succès, toute une chaîne d’intervenants provenant de plusieurs établissements travaillent en concertation.
«Peut-être que quelqu’un de Verdun sera un donneur pour sauver une personne du Lac-Saint-Jean, mais l’inverse peut arriver aussi», fait valoir la chef infirmière, Isabelle Auclair.
Le nombre de donneurs a augmenté de 11% en 2015. «Nous sommes allés chercher 172 donneurs l’an dernier, et il y a eu plus de 500 transplantations au Québec», explique Hugues Villeneuve, chef du service de l’enseignement et du développement hospitalier chez Transplant Québec.
Le Québec est la province canadienne avec le plus haut taux d’inscriptions, avec une personne sur trois sur les listes de donneurs.