Les plans de la nouvelle station de pompage du lac des Battures à L’Île-des-Sœurs ne respectant pas les normes du ministère de l’Environnement, les travaux coûteront 351 171 $ de plus que prévu. L’arrondissement n’avait pas pris en compte certains aspects du parc Adrien-D.-Archambault, notamment le degré de contamination des sols et le relief du terrain.
«Ce chantier-là est complexe et comporte des imprévus. Il représente plusieurs défis techniques, on savait en faisant l’appel d’offres qu’il faudrait peut-être l’ajuster plus tard», indique le directeur des projets d’infrastructure de l’arrondissement de Verdun, Jean Cardin.
Les données d’arpentage sur lesquelles l’arrondissement avait basé les devis de la station de pompage dataient de 2007. Au moment de l’excavation, les ouvriers ont donc constaté que le terrain du Golf Île-des-Sœurs Montréal était trois mètres de plus haut.
Une plus grande quantité de terre a également dû être retirée puisqu’elle était plus contaminée que ce que les échantillons prélevés lors des premiers forages indiquaient. Comme le chantier se trouve à proximité d’un ancien site d’enfouissement, des composantes d’écrans cathodiques ou autres déchets se trouvaient dans le sol. De plus, L’Île-des-Sœurs est composée en partie par de la terre de remblais provenant de la construction du métro de Montréal dans les années 60.
Le projet, complété au quart en février, ce qui respecte l’échéancier, s’élève donc à 1,4 M$, soit une augmentation de 33,4 % assumée par l’arrondissement de Verdun.
«On paie le vrai prix, c’est ce que ça vaut. C’est juste que les travaux se sont précisés», explique M. Cardin.
Processus problématique
L’opposition a émis des réserves quant à la planification des travaux. «J’ai l’impression de voir toujours la même histoire qui se répète à Verdun, a déclaré le conseiller de Projet Montréal, Luc Gagnon à la dernière séance publique d’arrondissement. Dès qu’il y a des sols contaminés, on se ramasse avec des frais supplémentaires. J’aimerais ça qu’on garde toujours l’œil pour que les frais soient au minimum et suivre la procédure».
L’appel d’offres a été lancé en même temps que les demandes d’autorisation ont été acheminées au ministère de l’Environnement.
L’appel d’offres a été lancé en même temps que les demandes d’autorisation du gouvernement du Québec. «Le but était de réduire les délais des travaux», affirme le directeur des infrastructures.
«Il fallait procéder rapidement pour respecter l’échéancier. C’est malheureux, mais c’est courant à cause des délais du ministère. On n’est pas le seul arrondissement qui octroie des contrats conditionnels à l’obtention de la certification», soutient M. Cardin.
Le ministère de l’Environnement est tenu de répondre dans les 75 jours suivants la réception d’une demande d’autorisation.
Pour sa part, le maire Parenteau s’est fait rassurant. «Les importants et complexes travaux de la station de pompage avancent bien. La mise en service finale est toujours prévue pour le mois d’août.»
La construction de la station, débutée en décembre, était nécessaire pour oxygéner le lac artificiel des Battures. Seules les précipitations et la fonte des neiges permettaient le renouvellement des eaux. Dans une étude commandée par l’arrondissement, un biologiste indiquait que le lac nécessitait environ 1 000 mètres cubes d’eau non traitée par jour, afin d’assurer sa qualité écologique.
Rappelons qu’une centaine de poissons avaient été retrouvés morts sur les berges il y a un an.
Avec Anne-Marie Lucas