Cam Grande Brune met sa vie en scène sur le net. Avec ses 31 000 abonnés YouTube, cette résidente de L’Île-des-Sœurs fait partie des jeunes qui participent à la transformation que subit l’industrie des médias. Ce hobby devenu presqu’un mode de vie donne à Camille Ingels-Fortier, de son vrai nom, une certaine notoriété en plus de doubler son salaire.
La jeune femme de 26 ans met en ligne environ deux vidéos par semaine, en plus de travailler dans un studio de photos. Elle appartient à cette communauté qu’on appelle les Youtubeurs, des gens qui créent du contenu à partir de leurs expériences personnelles, visionné par des milliers d’internautes.
«J’aime faire les choses par moi-même, à mon rythme. Je fais la recherche, le montage, l’animation, et autres», explique Camille, assise devant son studio, c’est-à-dire la moitié de son salon.
Dans les segments qu’elle publie, la vlogueuse exprime ses opinions, conseille les internautes sur leurs achats, développe des recettes végétariennes et répond même aux questions. Des personnalités font régulièrement des caméos dans ses vidéos, incluant son amoureux Frédéric Bastien Forrest et ses deux chiens, Maurice et Ursule.
«La force de Camille, c’est de se brander. Elle sait mettre son univers et sa personnalité en valeur, à la manière d’une télé-réalité autoproduite si on veut», décrit celui qui est aussi chroniqueur télé notamment à Z-Télé et RDS.
Succès rentable
Elle était loin de se douter du succès qu’obtiendraient ses vidéos à ses débuts en 2012. Après avoir arrêté ses études à l’université, elle décide de faire des segments comme ceux qu’elle regarde en anglais. Petit à petit, ses publications gagneront en popularité, de manière exponentielle. Entre temps, Camille s’équipe plus professionnellement.
L’aventure s’avère rentable. Des compagnies la contactent pour qu’elle fasse de la promotion. Connaissant son auditoire et voulant conserver sa confiance, Camille n’accepte que des campagnes publicitaires qui lui plaisent.
Malgré ces rentrées d’argent, elle conserve son emploi régulier pour l’instant. «Je ne crois pas que je pourrais vivre des réseaux sociaux, parce que ce n’est pas un revenu stable.»
Certaines entreprises médiatiques investissent de plus en plus dans les Youtubeurs. Le Groupe Québecor a ouvert l’agence GOJI il y a quelques mois, prenant sous son aile une douzaine de vlogueurs. Cam Grande Brune elle, est représentée par l’autre agence québécoise d’animateurs du Web, Slingshot.
Camille estime que ce type de contenu gagne en popularité. «Je pense que les jeunes sont de moins en moins interpellés par la télévision conventionnelle parce que tu es collé à une plage horaire et que tu as moins de choix de contenu que sur Internet, où tu peux regarder vraiment ce que tu veux, quand tu veux.»
M. Bastien Forrest abonde dans le même sens. «C’est clairement un portion de l’avenir des médias. Je crois que rejoindre une niche précise va être plus important que rejoindre le grand public».
L’Insulaire compte franchir le cap des 100 000 abonnés d’ici 5 ans.
Pour suivre Cam Grande Brune, c’est ici.