Avec le déconfinement à l’horizon, les services de garde seront sollicités par plusieurs parents qui effectueront un retour au travail. Assurer une place à chaque enfant sera impossible et les principes de distanciation sociale seront difficiles à appliquer.
«C’est se mettre la tête dans le sable que de penser qu’il sera possible d’appliquer les normes de distanciation sociales», commente la directrice générale de l’Association québécoise des CPE, Geneviève Bélisle.
La réduction des risques de propagation passera par le retrait de matériel non lavable, la sensibilisation du personnel et des enfants ainsi que la disposition des jouets. «On demande de limiter le nombre de jouets dans certains coins de salle de jeux pour amener les enfants à se distancier», illustre Mme Bélisle.
Les CPE accueilleront des enfants à 30% de leur capacité totale. Selon l’évolution des cas, cette proportion passera à 50%, puis 75% au début du mois de juin dans une situation idéale. Dans ce contexte, des demandes de certains parents devront être rejetées.
«C’est déchirant, admet la directrice générale. Ça nous place dans des dilemmes qui ne sont pas évidents, surtout quand on a un parent au bout du fil qui pleure.»
Les parents figurant déjà sur la liste des travailleurs essentiels seront priorisés, suivis de ceux qui s’y ajouteront en vertu des règles de déconfinement. Les couples formés de deux travailleurs essentiels seront priorisés à ceux qui n’en comptent qu’un.
«Ils ont de la pression de leurs employeurs, et c’est normal, car les entreprises sont aux prises avec de gros défis financiers. Ça nous place dans une situation difficile», constate-t-elle.
Les éducateurs seront équipés de visières et de gants. «On pourra assurer des milieux sécuritaires, estime-t-elle. En période de confinement, il y a eu peu de cas déclarés en CPE, alors je pense qu’au niveau de l’hygiène, ça va bien.»
Manque de personnel
Puisque les tâches reliées à la désinfection seront plus grandes et qu’il est possible que des éducateurs soient atteints de la COVID-19, un manque de personnel pourrait survenir au cours des prochaines semaines.
«C’est une crainte réelle, assure Mme Bélisle. On est en train de voir si des personnes pourraient être embauchées pour faire de l’entretien et nettoyer les visières du personnel.»
À Lachine, le Jardin des Frimousses éprouvait déjà une pénurie de main-d’œuvre avant la pandémie. La situation s’est calmée puisqu’uniquement un de ses deux établissements est présentement ouvert.
«Si on augmente la capacité du réseau, ça risque de redevenir un enjeu», mentionne la directrice générale, Caroline Arel.
À court terme, le centre prévoit pouvoir répondre à la demande des parents. Des mesures supplémentaires pour limiter les risques de propagations seront prises, telles que l’instauration d’heures d’arrivée et de départs fixes.
Les parents pourraient aussi attendre dans leur voiture plutôt que d’aller chercher leurs enfants à l’intérieur.