Une équipe de 33 militaires des Forces armées canadiennes (FAC) est débarquée la semaine dernière à la résidence pour personnes âgées des Floralies de Lachine, secouée par le décès de 11 de ses résidents. Parallèlement, les membres des FAC quittent graduellement le CHSLD Nazaire-Piché, où la situation se stabilise.
L’équipe déployée à la résidence, située sur la 32e Avenue, inclut des infirmiers, des techniciens médicaux et des aides de service. Il est prévu que l’équipe y demeure jusqu’à ce que des critères de transition vers une situation stable soient atteints.
C’est le ministère de la Santé qui a ciblé cet établissement, puisqu’il était affecté par un manque de personnel. La propagation du nouveau coronavirus y est limitée depuis un bon moment.
«La dernière éclosion date d’il y a dix jours, donc on espère avoir réussi à contenir le virus, explique le directeur général de l’établissement, Benoit Lellouche. Ça va bien, mais on doit tous travailler sept jours sur sept pour y arriver.»
M. Lelouche gère également une autre résidence des Floralies, située à LaSalle, qui a reçu une intervention des Forces armées canadiennes au cours des dernières semaines. «Leur collaboration a été extraordinaire. Ils se sont facilement adaptés à notre équipe et à notre façon de faire», relate-t-il.
Départ graduel des Forces armées canadiennes
Le départ de six militaires du CHSLD Nazaire Piché de la 15e Avenue a été souligné par une cérémonie improvisée, à laquelle les policiers du poste de quartier 8 de Lachine ont participé, tout comme le député de Marquette Enrico Ciccone.
C’est l’une des préposés aux bénéficiaires, Terrie Laplante-Beauchamp, qui a organisé l’événement, pour souligner le bon travail des militaires.
«De voir certains d’entre eux qui n’avaient pas de formation médicale approcher les résidents avec une telle patience, une douceur et de l’empathie, c’était vraiment beau à voir», se réjouit-elle.
Leur présence aura permis d’effectuer des tâches qui n’avaient pas été accomplies depuis un bon moment, comme couper les cheveux et les ongles des bénéficiaires.
«Au début, c’était censé être les militaires d’un bord, et le reste du personnel de l’autre. Finalement, on est tous devenus assez proches. J’espère qu’il y a des amitiés qui ressortiront de cela», témoigne-t-elle.
Expérience marquante
Pour sa part, la recrue des forces Camille Guévin a été impressionnée par le travail des préposés aux bénéficiaires. Son travail était de les assister, notamment en nourrissant les résidents, les déplacés ou changer leurs couches.
«Je lève mon chapeau à ceux qui font ce travail à temps plein, c’est vraiment admirable», exprime-t-elle.
Âgée de 19 ans, elle s’est inscrite dans les forces afin de devenir plongeuse d’inspection portuaire dans la marine. Cet été, elle devait suivre des cours de métier qui ont été annulés en raison de la pandémie.
«En m’inscrivant dans les forces, je ne m’attendais pas à vivre quelque chose comme ça, raconte-t-elle. Ça été une belle expérience.»
Cela lui aura permis de réaliser que l’importance accordée aux aînés est trop faible dans notre société. «Ça m’a fait réfléchir, j’en ai appris beaucoup sur la vie», résume-t-elle.
Un autre militaire, Christophe Godin-Ayotte, se dit impressionné par le travail des préposés. «Je les remercie, c’est vraiment extraordinaire ce qu’ils font», insiste-t-il.
La semaine dernière, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé que les Forces armées canadiennes continueront d’aider les CHSLD du Québec pour au moins deux semaines supplémentaires, soit jusqu’au 26 juin.
Un recours à la Croix-Rouge pourrait être sollicité après le départ des forces.