Des travaux de voirie en cours d’une valeur de 12 milliards ont été répertoriés par la Ville de Montréal, en mai dernier. Derrière les détours qui s’accumulent dans les rues de la métropole figurent des firmes d’ingénierie, dont le mandat est de les concevoir et de les implanter.
Elles sont embauchées par des entreprises de construction, qui recherchent une expertise précise qu’elles ne possèdent pas à l’interne en cas de fermeture de rues, ponts, pistes cyclables ou de trottoirs.
«Il existe plusieurs firmes d’ingénierie de la signalisation comme nous au Québec, peut-être même une centaine», explique la vice-présidente d’Ingénierie Prima, Lana Kozlova Tulieva.
Les ingénieurs responsables de façonner les détours sont généralement spécialisés en génie civil, mais ils peuvent posséder une expertise dans d’autres domaines.
«Par exemple, un ingénieur forestier qui signe des plans de signalisation serait peut-être mal perçu dans le domaine, mais l’important, c’est qu’il soit membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec», explique Mme Kozlova Tulieva.
Bonne planification
La conception d’un détour repose toujours sur les normes du ministère des Transports du Québec. La période de temps que cette étape nécessite varie en fonction de l’envergure du projet et de l’achalandage des artères fermées.
«Vu qu’un chemin de détour est un guide en soi pour montrer une nouvelle route à suivre, le plus grand défi pour un ingénieur est d’optimiser ce guide en le gardant simple, et facile à comprendre pour les usagers de la route», explique le coordonnateur des communications d’Ingénierie Prima.
Après avoir été finalisée, la conception du détour doit être approuvée par un ingénieur de la Ville ainsi qu’une firme de génie-conseil, qui sera également présente pendant l’installation de la signalisation sur le site.
«Il y a toujours au moins trois ingénieurs qui participent aux plans, afin qu’ils soient vérifiés, mais aussi pour se partager la responsabilité, au cas où les choses ne se dérouleraient pas comme prévu», indique l’expert.
On retient les services d’une entreprise de construction spécialisée dans la signalisation pour installer et désinstaller les détours.
Calendrier révisé
Répondant à la frustration des citoyens quant aux entraves routières, Montréal a reporté une vingtaine de chantiers initialement prévus l’an prochain. En réduisant ses travaux du tiers, la Ville espère diminuer les entraves routières de 41%.
«Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus aucun cône orange, mais ce travail nous a permis de délester de grands chantiers», avait expliqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante, à la fin du mois d’octobre.
Les chantiers ciblés sont surtout situés dans les secteurs de Griffintown, Champ-de-Mars, Jean-Talon et Sainte-Catherine.