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Alan DeSousa privilégie les projets immobiliers de luxe, dit Projet Montréal

Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa Photo: Josie Desmarais/Métro

L’accès au logement dans l’arrondissement Saint-Laurent est menacé, puisque le maire Alan DeSousa a privilégié le développement de projets immobiliers de luxe, dénonce Projet Montréal.

«On regarde la façon dont on développe des endroits qui sont des véritables TOD [Transit-oriented development], comme dans Bois-Franc où dans les derniers temps il y a uniquement des projets de condos luxueux sans inclusion de logements abordables [ou sociaux] pour la classe moyenne», dit Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal. Projet Montréal considère que le maire a fait preuve d’«inaction» pour défendre l’habitation dans son arrondissement.

Dans les prochaines années, plusieurs chantiers verront le jour autour des cinq stations du Réseau express métropolitain (REM) à Saint-Laurent.

Par exemple, le projet MONARC de 250 M$ à l’angle des boulevards Thimens et Cavendish sera situé non loin de la station Bois-Franc. Il prévoit la construction de quelque 680 unités, dont des condos, mais aucun logement social.

Ce type d’aménagement assure une division entre les différents quartiers, estime M. Beaudry. «Si on construit un seul type de logement, ça met de la pression sur la valeur du parc locatif actuel, donc ça augmente [sa] valeur», soutient-il.

Lors du conseil municipal de lundi, M. DeSousa a tenu à répondre au responsable de l’habitation. «Si vous aviez eu la décence de m’appeler, j’aurais été capable de vous dire que c’est un terrain qui a déjà bénéficié d’un zonage d’une forte densité depuis plus que 20 ans et ne pourrait pas être soumis à la stratégie d’inclusion de la Ville», a-t-il notamment fait valoir.

La quatrième phase du projet de Bois-Franc inclut 144 unités de logement social et 127 unités d’habitation, a-t-il aussi indiqué.

Selon le profil sociodémographique de Montréal de 2016, près de 17% de la population laurentienne était dans une situation de faible revenu. Aussi, un ménage sur trois consacrait plus de 30% de ses revenus à ses frais de logement.

«On a un maire ici qui ne croit pas du tout à l’importance de la mixité et au développement mixte des quartiers.» -Robert Beaudry

Pas d’appui

La Ville a présenté récemment une nouvelle mouture de son règlement d’inclusion en matière de logement, aussi connu sous le nom de «20/20/20».

Son application a été reportée de trois mois et touchera d’abord Saint-Laurent puisque le secteur Hodge-Lebeau aura éventuellement une vocation résidentielle plutôt qu’industrielle.

«Le logement social, le logement abordable, oui la Ville peut en créer, mais on peut aussi faire participer les promoteurs pour le développer avec nous, le faire ensemble et vraiment avoir des quartiers complètement mixtes, mais visiblement, ce n’est pas la philosophie du maire», a indiqué Robert Beaudry en entrevue.

M. DeSousa a critiqué la réglementation de l’administration Plante lors du conseil municipal, lundi, estimant que M. Beaudry tente de «trouver des appuis de gauche à droite quand plusieurs acteurs ont demandé le report de ce règlement, [alors] qu’on sait très bien que ça va favoriser l’étalement urbain. On sait très bien que ça va aller à contresens de la classe moyenne de l’île de Montréal», souligne le politicien.

Au moment de publier, le maire et l’arrondissement Saint-Laurent n’avaient pas commenté les critiques de Projet Montréal à la suite de nos requêtes.

3%

Le taux d’inoccupation serait de 3% à Saint-Laurent, selon Projet Montréal.

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