Réhabiliter des écureuils blessés afin de leur permettre de regagner leur milieu de vie : voilà la mission des deux organismes à but non lucratif québécois. Les bénévoles qui y œuvrent souhaitent déboulonner les mythes entourant cet animal.
L’organisme Écureuil Land recueille les signalements des gens ayant trouvé des animaux blessés. Les citoyens peuvent ensuite assurer eux-mêmes la réhabilitation de l’animal, en suivant un guide qu’on leur donne, ou le confier à une famille d’accueil bénévole.
En été, l’organisme peut recevoir de 75 à 100 demandes par jour. «La plupart des gens veulent initialement qu’on leur trouve une famille d’accueil, mais changent d’idée dans les deux jours qui suivent, parce qu’ils s’attachent à l’animal», explique la responsable des communications Marie-Josée Goyette.
Les sources de blessure sont nombreuses, comme les attaques de chat, l’élagage d’arbres dans lesquels se trouvent des nids, l’extermination ou le trappage.
«Les humains sont la pire menace pour les écureuils. Les gens leur font des choses horribles, inimaginables pour qu’ils quittent leur terrain», constate la fondatrice de l’organisme, Iwonka Ciombor.
La réhabilitation de bébés peut prendre jusqu’à 15 semaines, à la suite desquelles un processus de remise en liberté est entrepris. Les écureuils doivent passer du temps à l’extérieur, dans une cage, pour s’habituer de nouveau aux températures ambiantes.
Procédure à suivre
Il y a 10 ans, trois écureuils mal en point dont la SPCA avait refusé la prise en charge ont été soignés par Mme Ciombor. C’est en réalisant le manque de ressources et d’informations quant à leur réhabilitation que la Montréalaise a créé Écureuil Land.
«Au Québec, il n’est pas nécessaire de posséder un permis pour la réhabilitation d’écureuils, alors que c’est le cas dans d’autres provinces et aux États-Unis», précise Mme Ciombor.
Depuis, un autre organisme ayant la même mission a été créé, SOS Écureuils. En plus de faire la réhabilitation, ce regroupement de bénévoles tente de rectifier les faits concernant cet l’animal qu’il qualifie «d’injustement détesté.»
«Il faut apprendre à connaître leur rôle, considère l’une des administratrices de SOS Écureuils, France Turcotte. Ils sont importants pour l’écosystème, car ils permettent notamment le reboisement des forêts, grâce aux graines plantées.»
Contrairement aux croyances, les écureuils ne seraient pas porteurs de la rage, assure l’organisme. Il n’y aurait aucun danger à en toucher un, même si les spécimens blessés peuvent avoir tendance à mordre.
«La seule maladie qu’on peut contracter en cas de morsure est le tétanos», explique Mme Turcotte.
Il est préférable d’éviter tout contact avec ces animaux s’ils ne sont pas blessés. La domestication est aussi grandement déconseillée.
«En captivité, il peut causer de nombreux dommages à la propriété. Un écureuil est un animal sauvage et sa place est dans la nature où il pourra y vivre sa vie, heureux et libre», tranche Mme Turcotte.
SOS Écureuils et Écureuil Land recherchent des familles d’adoption.
Éviter de les nourrir
Même si la réhabilitation d’écureuils est permise au Québec, la Ville de Montréal rappelle qu’il faut éviter de nourrir et de s’approcher des animaux sauvages.
«Ce phénomène d’habituation est à la source de la vaste majorité des conflits avec la faune», explique la relationniste Linda Boutin.
Il est illégal de capturer et de relocaliser un écureuil.