Un groupe de 220 élèves, pinces à la main, a nettoyé les alentours de la zone industrielle du ruisseau Bouchard à Dorval mercredi dernier. Ces élèves du Pensionnat de filles du Saint-Nom-de-Marie (PSNM) n’ont pas froid aux yeux. D’une chaise de bureau à une fenêtre, les jeunes filles ont ramassé de tout.
«On a trouvé des pneus, des bouteilles de bière, des débris d’air climatisé», disent simultanément plusieurs élèves.
Les élèves ne s’attendaient pas à trouver autant de déchets même si la couleur brune de l’eau du ruisseau en dit beaucoup.
Une d’entre elles explique avoir croisé un lapin lors de son ramassage et dit être attristée de voir que les espèces vivent dans ces conditions.
«Je pensais que nos seaux allaient être remplis qu’une fois, là on a fait trois allers-retours et on n’a pas fini», raconte Rose Boucher, une élève.
L’étudiante exprime son impuissance face à la situation: «Même si c’est bien ce qu’on fait, il faudrait des actions plus concrètes pour que les déchets ne reviennent pas au large dans un mois.»
Adepte du nettoyage environnemental, habitante de l’île des Sœurs, depuis petite, elle fait du bénévolat une fois par an pour nettoyer les rives du quartier.
On ne se rend pas compte que si tout le monde se mettait à faire la même chose, on pourrait accomplir tellement!
Rose Boucher, une élève
Le projet Allô Ruisseaux
Organisé en collaboration avec le GRAME par l’exploratrice et cinéaste sous-marin Nathalie Lasselin, ce projet a pour but non seulement de sensibiliser à la qualité des eaux, mais aussi de retirer deux tonnes de déchets des ruisseaux et de planter au moins 1000 végétaux au large de ceux-ci au cours des trois prochaines années.
La porte-parole Maryse Marceau explique qu’il y a une connexion entre l’eau qu’on boit à Montréal et ce ruisseau. En effet, le ruisseau Bouchard se déverse dans le Saint-Laurent, l’eau du fleuve est ensuite purifiée et coule dans les robinets des Montréalais.
«La qualité de l’eau du ruisseau Bouchard n’est vraiment pas bonne surtout parce que c’est une zone industrielle et qu’il y a des déversements illégaux», explique la chargée du projet Allô Ruisseaux, Louisa Novara.
Une école engagée
C’est la première activité de nettoyage d’une si grande envergure pour ces élèves de 5e secondaire. Nathalie Lasselin avait déjà fait une conférence au PSNM pour débuter le projet en octobre dernier, mais le projet a dû attendre la fin des mesures liées à la COVID-19.
Ainsi, en collaborant avec le LAB 22, le PSNM s’engage en développement durable pour contribuer au changement tout au long de l’année en mettant en place des activités dans le cadre de leurs projets Action durable.
Cet engagement a permis à chaque niveau de classe de choisir un projet inscrit dans un des objectifs de l’Organisation des Nations unies (ONU). Pour cette journée de ramassage, les élèves de 5e secondaire ont choisi l’objectif «la vie aquatique», un des objectifs principaux énoncés par l’ONU.
«Ici, on a des bernaches qui pondent des œufs dans le ruisseau ou bien des castors; on ne veut pas qu’ils se retrouvent pris dans du plastique!» exprime l’enseignante Isabelle Rainville.