«La police de quartier, c’est l’essence même du travail des policiers», affirme le nouveau chef du poste de quartier 13 du Service de police la Ville de Montréal (SPVM), qui sert les résidents laSallois. Le commandant Francis Brodeur s’est entretenu avec Métro au sujet de sa vision d’un poste de quartier (PDQ) et des priorités de son équipe pour 2022.
Avec la répression de la criminalité et la sécurité routière, le nouveau numéro un de la police à LaSalle fait du développement de la relation de proximité avec le citoyen une priorité de son mandat, qui a débuté en janvier dernier.
M. Brodeur, qui était jusqu’à tout récemment chef des patrouilles spécialisées du SPVM, estime que le fait que le PDQ se situe dans le quartier qu’il sert permet aux agents de mieux cerner les besoins de la communauté. «Plus le policier est proche du citoyen, plus nous avons ce dont nous avons besoin pour travailler. Et plus les citoyens auront le service dont ils ont besoin.»
L’importance du poste de quartier
L’importance des postes de quartier a été réitérée par de nombreux acteurs communautaires et politiques depuis que le chef du SPVM, Sylvain Caron, a remis en question l’utilité de ce service de proximité, lors de son passage devant la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal, début janvier.
Appelé par des élus municipaux à promettre de ne pas en fermer davantage au cours des prochaines années, le chef du SPVM avait affirmé qu’un poste de quartier, «ça sert à se changer pour aller faire du travail» et que le service de police devait trouver un modèle d’opération plus efficace et moins onéreux. «Je ne crois plus à la structure actuelle», avait-il ajouté.
Dans les trois dernières années, Montréal a perdu trois postes de quartier. Avec la fusion des PDQ 31 (Villeray) et 33 (Parc-Extension), la métropole en comptera 30 au printemps 2022.
Le commandant du PDQ 13 estime qu’il s’agit d’une mauvaise lecture des propos du dirigeant de la police montréalaise.
Ce que M. Caron disait, c’était beaucoup plus large que le poste de quartier en soi. C’était plutôt de repartir sur une page blanche, et dire que toute idée peut être bonne pour améliorer la situation. Cela étant dit, l’idéologie de proximité derrière le poste de quartier est là pour de bon, et M. Caron a été clair là-dessus.
Francis Brodeur, commandant du PDQ 13
Tout comme son supérieur, il considère que bien des choses peuvent être améliorées pour offrir un service plus efficace aux citoyens. Il vise notamment une meilleure coopération entre les enquêteurs, généralement situés à l’extérieur des postes de quartiers, et les patrouilleurs, qui sont le cœur de la police montréalaise.
De la prévention pour réduire la violence conjugale
Une autre des priorités du commandant Brodeur pour l’année 2022 est la répression de la criminalité dans l’arrondissement. «Il n’y a pas une criminalité excessivement élevée à LaSalle, affirme le nouveau chef du PDQ 13. On parle surtout de vols. Cependant, comme on a une population résidente, une partie assez élevée de ces crimes est sur le plan de la violence conjugale.»
En effet, selon les statistiques du SPVM pour l’année 2019, le nombre par habitant d’incidents rapportés de violence envers un conjoint ou envers des membres de sa famille était plus élevé à LaSalle que dans la majorité des autres territoires servis par la trentaine de postes de quartier du SPVM. Plus précisément, l’arrondissement se situait au 9e rang pour ce qui est de la violence conjugale, et au 5e rang pour ce qui est de la violence intrafamiliale (parents, enfants, fratrie).
Le commandant Brodeur estime que la prévention, notamment dans les écoles, à l’aide des deux agents sociocommunautaires du poste est la clé pour diminuer ces taux élevés de violence.