Que ce soit une perceuse, une tente de camping ou bien une table pliante, la nouvelle plateforme Partage Club veut permettre aux Québécois de limiter leur consommation en leur offrant la possibilité d’échanger leurs biens entre voisins. D’abord lancé dans LaSalle, ce site de troc a des visées nationales. Une campagne de sociofinancement en partenariat avec Recyc-Québec et La Ruche a été lancée ce mardi 7 juin.
Au lieu de frapper à la porte du voisin pour lui demander sa pompe à vélo, il sera maintenant possible de le faire en ligne. Le fonctionnement est inspiré d’applications comme Airbnb ou Turo.
«L’idée m’est venue un jour parce que je voulais acheter un jouet à mon fils, mais je me suis rendu compte que je n’avais plus d’espace pour le stocker, on était trop encombré», raconte Fauve Doucet, directrice générale du Partage Club.
Fauve Doucet a fait carrière dans la publicité. Elle dit s’être rendu compte de l’ampleur du problème de la surconsommation. Elle a eu envie de changer ça.
Le vrai défi, c’est de se développer un nouveau réflexe. J’ai un besoin? Je pense d’abord à emprunter au lieu d’acheter neuf ou usagé
Fauve Doucet
L’objectif de la campagne de sociofinancement sur La Ruche en partenariat avec Recyc-Québec est de 75 000 $. Si la campagne récolte 50 000 $, Recyc-Québec versera 25 000 $ supplémentaires par l’entremise de son fonds Moins c’est +.
Le Bronx, un quartier prototype
C’est dans le quartier du Bronx, situé entre LaSalle et Verdun, que le prototype est né. Tout a commencé avec une publication Facebook. En moins de deux mois, plus de 325 personnes du quartier, soit 20% de la population du secteur, ont rejoint le Partage Club.
Aujourd’hui, plusieurs autres quartiers comme Verdun et Pointe-Saint-Charles ont intégré le projet pilote. On y compte maintenant plus de 2500 membres actifs.
Une plateforme «écolo, sociale et fonctionnelle»
La mission de cette plateforme est tout d’abord sociale, car celle-ci permet de briser l’isolement et de renforcer les liens dans un quartier, explique la directrice générale.
«Ça t’oblige à rencontrer tes voisins pour créer des liens. Des voisins se sont déjà réconciliés après 10 ans de froid après s’être échangé un objet pour leur fils à l’aide de la plateforme», affirme Fauve Doucet.
En plus de favoriser une économie de partage, ce projet permet de repenser notre consommation et d’encourager le développement durable, explique-t-elle.
Félix Rivet-Aumont raconte avoir emprunté un balayeur de rénovation. «C’était le type parfait d’outil à emprunter à un voisin: l’appareil coûte cher, il est gros et prend donc beaucoup de place de rangement pour une utilisation, dans mon cas, limitée.»
Nouveau venu dans le quartier, il explique que le plus important c’est qu’il a réussi à tisser des liens avec son voisin. Le Partage Club travaille également à l’ajout d’une assurance biens et d’un système de validation de fiabilité auprès des utilisateurs afin d’alimenter la confiance des voisins entre eux.