L’Arrondissement de LaSalle a soumis une requête pour changer le nom de la rue Comte à la demande de l’Ombudsman de l’Archidiocèse de Montréal considérant que le curé Ferdinand Comte a posé des gestes graves envers des citoyens de LaSalle, le rendant «indigne d’avoir une rue en son honneur».
Au dernier conseil d’arrondissement de LaSalle, le 4 juillet, les élus ont officiellement demandé au conseil consultatif en reconnaissance de Montréal de préparer un dossier de toponymie pour attribuer un nouveau nom à la rue Comte, une rue résidentielle d’environ 125 adresses.
C’est en 1955 que la rue avait été nommée en l’honneur du prêtre Ferdinand Comte, le curé fondateur de la paroisse Sainte-Catherine-Labouré, érigée canoniquement 4 ans plus tôt, en 1951.
Or, dans une demande adressée conjointement à la mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, et à la mairesse de l’arrondissement de LaSalle, Nancy Blanchet, le 16 juin dernier, l’Ombudsman de l’Archidiocèse de Montréal, Me Marie Christine Kirouac, suggère un changement de nom. «Selon les dossiers de l’archidiocèse, le curé Ferdinand Comte a posé des gestes qui le rendent indigne d’avoir une rue en son honneur», peut-on lire dans les documents déposés par les élus. La mission de l’Ombudsman de l’Archevêché est de faire la lumière sur les agissements de certains prêtres qui n’ont jamais été révélés jusqu’à présent.
Considérant que «les agissements rapportés sont graves et ont été posés envers des citoyens de LaSalle» et que «les odonymes de l’arrondissement doivent rendre hommage à des personnages, des groupes de personnes ou des organisations qui ont eu un impact positif sur la collectivité, et non l’inverse», les élus se sont dits sensibles aux révélations faites par l’Ombudsman de l’Archevêché au
sujet du curé Ferdinand Comte.
Impacts envisagés
Si le nom de la rue Comte devait être changé, des sommes seront nécessaires pour l’achat de nouveaux panneaux d’identification, ainsi que pour la mise à jour des cartes et des plans.
Or, selon le sommaire décisionnel du conseil, le principal impact du changement de nom est l’inconvénient que cela représente pour les résidents et l’unique commerce qui ont leur adresse sur la rue Comte. «Inversement, les victimes d’actes posés dans le passé par des prêtres sont susceptibles de trouver une forme de réconfort ou de justice réparatrice en apprenant que la Ville de Montréal a retiré à ce prêtre l’honneur d’avoir une rue à sa mémoire», ajoute-t-on.
L’Arrondissement doit communiquer avec les ménages et le commerce situés sur la rue Comte pour les aviser de l’amorce d’une réflexion sur le changement du nom. L’échéancier n’est toutefois pas précisé.