Le Poste de quartier (PDQ) 38 du Plateau-Mont-Royal est en recherche de brigadiers près des écoles de l’arrondissement. Il en manque au moins quatre pour assurer la sécurité des élèves aux intersections, notamment celles qui sont jugées non prioritaires, comme près de l’école primaire Lambert-Closse.
Située dans le Mile End, l’école Lambert-Closse n’a plus qu’un brigadier sur deux depuis neuf jours, au coin des rues Waverly et Bernard. Ce dernier assure la sécurité lors de la traversée des élèves sur les rues proches de leur école.
Cette intersection, comme huit autres dans l’arrondissement, a été analysée et jugée non prioritaire par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Différents facteurs entrent en compte pour définir un endroit non prioritaire, selon l’inspecteur du PDQ 38, Benoit Amyot, tels que le nombre d’élèves qui traversent, le temps requis pour traverser la rue, le nombre de véhicules qui circulent pendant la période où ces derniers traversent, la signalisation mise en place, la largeur de la chaussée, les saillies de trottoirs et la présence de piste cyclable ou d’autobus.
«À l’intersection des rues Waverly et Bernard, des saillies de trottoirs sont présentes, la rue est étroite et il y a des panneaux d’arrêt, donc cet endroit a été jugé comme sécuritaire», souligne M. Amyot.
Pour l’école Lambert-Closse, qui a contacté le PDQ 38 pour leur expliquer la dangerosité de la situation, ce n’est pas sécuritaire de laisser environ 300 enfants traverser la rue sans la protection d’un brigadier depuis neuf jours.
«C’est arrivé à trois reprises durant l’hiver, mais là, ça continue depuis le lundi 19 mars. Les parents s’inquiètent et ne sont pas contents», commente Yves Blanchet, président du conseil d’établissement de l’école Lambert-Closse. Il pense que le PDQ 38 devrait avoir une liste de remplaçants pour les situations comme celle-là.
Le SPVM en mode recherche
L’inspecteur Amyot explique être actuellement à la recherche de nouveaux brigadiers. Avec 34 brigadiers pour 35 traverses, le PDQ a seulement quatre personnes surnuméraires en banque en raison de récentes démissions. Il leur en manquerait au moins quatre autres.
«Le brigadier de l’intersection des rues Waverly et Bernard est allé remplacer une autre personne à une intersection prioritaire. Aussitôt que l’on aura une nouvelle embauche ou que la personne qu’il est parti remplacer va revenir, il pourra être de retour», assure l’inspecteur, sans pouvoir donner de date précise.
Il n’existe aucune obligation de remplacer un brigadier aux traverses non prioritaires. Le PDQ 38 regarde actuellement si les six PDQ limitrophes peuvent leur prêter des brigadiers, mais eux aussi sont en manque de personnel, selon M. Amyot. La traverse en question pourrait donc rester vacante.
Le SPVM a envoyé mercredi un courrier aux écoles avec des intersections non prioritaires afin qu’elles avisent les parents que si le manque de brigadiers les insécurise, ils peuvent accompagner eux-mêmes leurs enfants à l’école, ou bien demander à une autre personne ou un groupe d’enfants de le faire.
«On ne peut pas garantir tous les jours la présence d’un brigadier à ces intersections. Normalement, on réussit à 99% à remplacer un brigadier manquant même pour les traverses non prioritaires. Là c’est vraiment un cas exceptionnel», assure-t-il.
«Les parents ne peuvent pas toujours accompagner leurs enfants à l’école, presque tous les élèves passent par là chaque jour, donc on augmente le risque qu’un incident se produise sur cette zone de transit. On joue avec le feu», s’indigne Yves Blanchet.