«Catastrophe». C’est le mot qui décrit tristement l’année 2020 pour la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé. «La région de Montréal est en zone rouge depuis très longtemps, c’est ce qui a constitué le cœur de mon travail au cours des derniers mois», dit-elle en évoquant tous les enjeux sociaux qu’a soulevé la pandémie.
La députée cite notamment les thèmes de l’insécurité alimentaire et de l’itinérance, dont les difficultés en temps normal se sont empirées. «Pour moi qui milite pour le bien commun depuis toujours, c’est venu confirmer l’importance des services publics. La crise nous montre combien le filet social est important, et les trous que les gouvernements successifs y ont laissé», observe-t-elle.
L’importance du filet social
Ce filet social défaillant soulève pour Manon Massé la question du logement. «Ça fait deux ans qu’à Québec solidaire, on sonne l’alarme sur la crise du logement. Maintenant, on l’a dans la face. On l’a vu à travers le campement Notre-Dame et un peu partout à Montréal. Il y a bien des projets de construction dans ma circonscription, mais si la CAQ refuse d’augmenter le quota de logements sociaux, on ne pourra pas les réaliser», proteste-t-elle.
La militante s’engage à continuer de lutter pour que de nouveaux logements sociaux «sortent des cartons» l’an prochain, notamment le projet du Quadrilatère de la Miséricorde, qui vise à redévelopper l’ancien hôpital de la Miséricorde pour y héberger la communauté.
Elle mentionne aussi sa volonté de faire reconnaitre le rôle essentiel des organismes communautaires, où les conditions de travail sont «très mauvaises». «Le gouvernement en place reconnait oralement leur importance cruciale dans la société, encore plus dans la crise que nous traversons, mais cela ne se traduit pas par des actions concrètes. Je nous souhaite qu’on arrive à les rétribuer à la hauteur de leur rôle essentiel», dit-elle en rappelant que la majorité des postes du milieu communautaire sont occupés par des femmes.
«La pandémie a mis en exergue l’importance du filet social.» – Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques
La survie des petits commerces
En tant qu’élue de sa circonscription, Manon Massé évoque aussi sa préoccupation concernant la survie des commerces et services locaux, qu’elle a tâché de visiter en grand nombre cette année.
«Chaque jour, on rappelle à M. Fitzgibbon que s’il est capable d’aider de grosses compagnies comme Heinz, il peut aussi soutenir les petits commerçants, clame-t-elle. Et je parle d’un soutien direct ! On ne peut pas se contenter de prêter de l’argent, car c’est évident que ces entreprises-là ne peuvent pas s’endetter.»
Rappelant que de nombreux établissements de son territoire ont déjà fermé définitivement et que les prochains mois s’annoncent difficiles pour les autres, elle entrevoit toutefois une relance économique dans laquelle il faudra se poser quelques questions. «On doit réfléchir à quelle économie on veut relancer. Un vaccin ne suffira pas à reprendre le cours des choses, il va falloir investir de façon à aider notre monde, relancer l’économie dans une perspective de transition», dit-elle.
Une question de santé
Une juste dose d’optimisme teinte toutefois la discours de Manon Massé, dont l’activité politique est évidemment motivée par son lot d’espoirs et de convictions. «On n’est pas restés les bras croisés, reconnait-elle. On a travaillé fort cette année pour minimiser les impacts de cette crise en créant des cellules d’urgence, des fonds de collaboration, et on va continuer !»
Une priorité demeure à son agenda 2021 : la question de la santé mentale. «Mon parti et moi avons réussi à imposer ce thème dans les derniers mois et je pense que ça va être central en 2021. Les services manquent alors que les gens qui ont besoin d’aide augmentent et ce déficit se traduit de plein de façons dans la société», dit-elle.