La photographe Léna Mill-Reuillard, qui habite dans Le Plateau-Mont-Royal, apparaît sur la liste préliminaire du Prix nouvelle génération de photographe 2021. L’artiste est la seule de Montréal parmi les 24 finalistes canadiens de cette quatrième édition.
Le Prix nouvelle génération de photographes a pour but de souligner le talent de jeunes artistes canadiens travaillant derrière l’objectif. La Banque Scotia et le Musée des beaux-arts du Canada sont derrière cette initiative, qui est ouverte aux 35 ans et moins.
En apparaissant sur la liste préliminaire, les finalistes ont la chance de se faire connaître davantage et de propulser leur carrière.
La sélection a été faite par 16 experts, notamment des spécialistes de l’art contemporain canadien, des artistes visuels, des professeurs, ainsi que des directeurs et des conservateurs œuvrant dans des institutions publiques d’art, qui composent le comité.
Le jury est responsable de sélectionner trois lauréats parmi les finalistes. Les noms des gagnants seront dévoilés le 23 mars 2021 et chacun d’entre eux recevra la somme de 10 000$ en plus d’avoir la chance d’exposer leurs créations dans le cadre de deux expositions collectives.
Avec cette reconnaissance, Mme Mill-Reuillard voit non seulement une opportunité lui permettant de mettre son travail en valeur, mais aussi une façon de découvrir les autres artistes de la relève en provenance des quatre coins du pays.
«Je trouve ça fantastique de découvrir de nouvelles pratiques. On connaît bien la relève de nos secteurs, mais il est plus difficile de se garder informé des pratiques artistiques de l’Ouest canadien ou de la côte est par exemple. Ça nous donne donc cette possibilité-là», explique-t-elle.
Parcours
Durant son enfance, Mme Mill-Reuillard passe beaucoup de temps dans l’atelier de son père, qui est un peintre.
Au début de son adolescence, son oncle lui offre en cadeau un appareil photo 35 mm. Elle commence aussitôt à en faire usage et développe rapidement sa passion pour la photographie. Au fil des années, elle se procure d’autres appareils et acquiert de l’expérience dans le domaine.
À l’âge adulte, elle complète un baccalauréat en cinéma avec comme profil la direction photographique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En parallèle, elle continue à produire des photos fixes. Par la suite, elle obtient une maitrise en arts visuels et médiatiques à la même école, ou elle développe une approche plus personnelle de l’image.
«Le cinéma est une dynamique axée principalement sur le travail d’équipe et la collaboration. J’avais envie de développer une approche plus personnelle et d’avoir ma propre signature», souligne l’artiste.
Dans sa carrière, ses études et son expérience lui ont permis de travailler sur plusieurs projets en tant qu’artiste, photographe et directrice de la photographie.
Au fil des années, son travail est présenté dans plusieurs galeries à travers le pays, dont Dazibao, la Galerie de l’UQAM et le Black Gallery Project de Vancouver.
Pousser les limites
La Montréalaise se distingue par son style unique.
«Ma pratique oscille entre image fixe et image mouvement; je crée des hybridations temporelles afin de développer une durée autre, émanant de l’image. Je questionne les limites de l’image photographique: les zones limitrophes entre la fixité et le mouvement, entre le tangible et l’image, entre le cadre et le hors-champ», témoigne la photographe.
En utilisant cette approche, elle s’intéresse à la résonnance émotive de l’image.
«Dans la mise en espace des œuvres, je cherche à ce que lieu d’exposition devienne une extension de l’image. J’invite le regardeur à entrer dans celle-ci; mettant son corps en relation directe avec elle», partage-t-elle.