Le deuxième album de l’auteure-compositrice-interprète folk Myriam Gendron, Ma délire – Songs of love, lost & found, est paru en octobre dernier. Cet opus bilingue de 15 chansons a valu à la musicienne, qui est également libraire à la librairie Le Port de tête du Plateau-Mont-Royal, de nombreux éloges venant d’ici et d’ailleurs.
Ma délire – Songs of love, lost & found est un savant mélange de reprises de chansons traditionnelles québécoises, canadiennes et américaines, et de compositions originales. L’album, qui met essentiellement en scène la voix de Myriam et sa guitare, a retenu l’attention jusqu’en France et aux États-Unis, en plus d’avoir obtenu un accueil québécois très favorable.
Mon premier album avait reçu un assez bon accueil critique il y a sept ans, surtout aux États-Unis et à l’étranger, mais était resté un peu plus confidentiel au Québec. Je me disais que cet album, qui est à moitié en français et qui revisite quand même la tradition québécoise, aurait un bon accueil. Je suis ravie, c’est ça qui se passe.
Myriam Gendron, auteure-compositrice-interprète
Myriam souligne d’ailleurs qu’elle est d’autant plus contente d’avoir une bonne réception au Québec, puisqu’elle considère son album comme étant «très québécois».
«Je pense que le travail que j’ai fait sur la musique traditionnelle québécoise, qui est très méconnue, je crois, de la plupart des gens, est plus nécessaire ici que pour le monde anglo-saxon, dont la musique est restée vivante depuis toujours et n’a jamais été mise de côté.»
Entre la création et le renouveau
Dans son album, Myriam Gendron mêle la création originale aux réinterprétations, la frontière entre les deux étant même parfois un peu floue. Elle ne juge toutefois pas que l’une des deux démarches soit inférieure à l’autre. «Pour moi, écrire par soi-même n’a pas plus de valeur que prendre ce qui est déjà là et en faire quelque chose de nouveau. Je sens souvent, dans les questions qu’on me pose, un réflexe d’accorder plus de valeur à la création originale et j’essaie juste d’envoyer le message que ça n’a pas besoin d’être comme ça», explique-t-elle.
L’artiste ajoute que, pendant des années, la musique a voyagé par tradition orale avant d’être enregistrée et qu’elle s’est donc énormément transformée au fil du temps et des réinterprétations. «C’est immensément riche comme processus et je n’ai pas envie qu’on abandonne cette manière de faire parler la musique», souligne Myriam.
Une pause inopinée
Entre les deux albums de Myriam Gendron, sept années se sont écoulées. D’après la musicienne, cet intervalle est dû à la vie de famille, alors qu’elle a eu à s’occuper de ses deux enfants. La conception de l’album n’a d’ailleurs nécessité qu’une période de quelques mois. Même si celui-ci est paru récemment, Myriam commence progressivement à penser à un troisième projet. «J’aimerais ça qu’il n’y ait pas une période de sept ans entre le deuxième et le troisième! Je vais essayer d’être un peu plus rapide cette fois-ci, mais je n’ai pas encore de plan précis», lance-t-elle.
S’il est difficile de planifier des concerts dans les mois à venir en raison de la pandémie, Myriam prévoit tout de même remonter sur scène dans les prochains mois. Son prochain concert, si le contexte sanitaire le permet, aura lieu le 19 mars prochain au Cabaret Lion d’Or. Autrement, elle prévoit se produire dans des festivals au cours de l’été, et réaliser une tournée aux États-Unis en septembre et une autre en Europe en novembre.