Alors que la rentrée scolaire approche à grands pas, plusieurs parents s’inquiètent. Comment composer avec le stress des enfants? Quels sont les points importants à surveiller? Trois experts expliquent.
«Pour la majorité des jeunes, que ce soit des enfants ou des adolescents, la rentrée va bien se passer» croit Égide Royer, psychologue et spécialiste de la réussite scolaire.
Certains jeunes, cependant, sont plus anxieux face aux nouvelles situations. « Ces enfants-là auront besoin d’être rassurés davantage», ajoute-t-il.
«L’enjeu majeur, c’est la tolérance à l’incertitude. Et la capacité de l’entourage, de l’environnement, donc des parents et de l’école aussi, de les rassurer.», indique Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.
Pour elle, donner de l’information et des consignes précises aux enfants est un bon moyen de les rassurer. Pour ce faire, elle recommande notamment de s’informer auprès de sources fiables, et d’être en communication avec les écoles autant que possible.
Faire preuve de résilience
Cependant, comment rassurer son enfant alors que plusieurs consignes se font toujours attendre?
Selon Tina Montreuil, psychologue clinicienne et professeure adjointe à l’Université McGill, le parent peut malgré tout préparer son enfant aux éléments connus.«Si mon enfant est en cinquième ou sixième année, on peut déjà commencer à pratiquer à ce que notre enfant mette le masque», explique-t-elle.
Elle rappelle que le climat familial est un élément clé pour la bonne santé mentale de l’enfant; il est donc important de miser là-dessus. De plus, le stress des parents se transmet souvent à l’enfant, d’où l’importance de rester calme en tant que parent.
Être à l’affût des retards scolaires
Pour Égide Royer, certains élèves auront accusé un retard scolaire après plusieurs mois d’école à distance. Les parents devront donc s’assurer que leur enfant n’ait pas de retard majeur en comparaison aux autres élèves.
Le cas échéant, le parent devra s’assurer dès septembre que l’enfant ait le suivi nécessaire, que ce soit par le biais de mentors, de tuteurs, ou d’orthopédagogues.
Les retards scolaires pourraient également être source d’anxiété chez certains enfants, croit Christine Grou. «C’est important aussi de les rassurer sur le fait que tout le monde a manqué l’école depuis le mois de mars, et [qu’on] va tenter rattraper ça», exprime-t-elle.
Par ailleurs, plusieurs adolescents ou jeunes adultes ayant pris un emploi durant le confinement pourraient être tentés de ne pas retourner en classe, croit M. Royer. Il suggère ainsi une collaboration entre parents et l’école afin d’établir un plan d’action pour éviter le décrochage. Cela pourrait passer par exemple par des horaires qui concilient école et travail, notamment pour les jeunes qui étudient dans un centre d’éducation pour adultes.
Valoriser les acquis non académiques
Mme Grou souligne l’importance de valoriser les connaissances non académiques que les enfants ont acquises durant la pandémie. « Ils ont appris à être solidaires collectivement. Ils ont appris à s’occuper des autres, à s’occuper des fois de leurs grands-parents.», donne-t-elle en exemple.
Pour Mme Montreuil, la situation d’incertitude actuelle est une opportunité pour les enfants de voir l’adversité non comme une menace, mais comme un défi. «Ce sont des aptitudes de vie qu’on leur enseigne. Même si on n’a pas tous les détails de ce qui va se passer, on les prépare à réagir de façon adaptée à la situation, quelle qu’elle soit.»