Invité à s’adresser à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le président-directeur général de Ray-Mont logistiques, Charles Raymond, affirme que les travaux commenceront cet été dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM).
«On finalise les appels d’offres présentement. On s’attend à avoir des soumissionnaires d’ici la fin du mois de mai, a indiqué M. Raymond. Une fois les travaux débutés, on commence à faire entrer des conteneurs».
Après des années de procédures judiciaires, l’entreprise Ray-Mont logistiques a obtenu le 1er avril dernier le permis de construire une plateforme de transbordement de marchandises. Selon le PDG, son entreprise est dans l’obligation de construire ses installations dans les 18 mois, sinon le permis sera expiré.
Lors de la présentation, M. Raymond a indiqué que des investissements de 35 M$ ont été réalisés depuis l’achat du terrain en 2016, dont 15 M$ dédiés spécifiquement à la réhabilitation des sols, «l’un des terrains les plus contaminés de Montréal».
Le projet prévoit la création de 200 nouveaux emplois et en rapprochant ses activités du Port de Montréal, l’entreprise affirme qu’elle réduira près du tiers du camionnage lourd sur la rue Notre-Dame, en plus de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 82%.
Acceptabilité sociale
Charles Raymond affirme qu’il aimerait rendre son projet plus acceptable socialement, mais qu’il est contraint de suivre le plan de base de 2017 déposé en Cour, puisque la Ville a fait des changements réglementaires depuis.
Il ajoute que le site est enclavé par d’autres joueurs industriels privés ou publics ayant un impact sur le projet.
Par exemple, la Caisse de dépôt et placement du Québec a placé sous réserve foncière plus du tiers du site pour le REM de l’Est, bloquant ainsi la future entrée des camions pour le projet de Ray-Mont logistiques.
M. Raymond affirme qu’il pourra s’ajuster, mais qu’il «faut se parler».
Dans un communiqué rendu public le 29 avril, Pierre Lessard-Blais, maire de MHM, affirmait que le promoteur peut faire évoluer son projet, maintenant que le permis lui a été délivré.
«S’il désire l’améliorer, ce que tout le monde souhaite, il a toujours l’opportunité de déposer une demande formelle à la Ville, qui pourrait servir de base de discussion», avait indiqué M. Lessard-Blais.
Interrogé à ce sujet, le Cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal a confirmé qu’une rencontre est prévue le 2 juin avec Ray-Mont Logistiques et la Ville de Montréal.
Un cas d’espèce
Animateur de la rencontre, le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, considère Ray-Mont logistiques comme «un cas d’espèce très important» et aimerait «que le leadership se lève.»
«On n’a pas à attendre une prochaine élection, le leadership est en place maintenant et peut agir maintenant.»
Un leadership qu’il souhaite «constructif», a-t-il ajouté
M. Leblanc craint que si les administrations municipales refusent de travailler avec les entreprises qui sont dans leurs droits, elles vont hésiter avant d’investir. Et si cela se produit, il n’y aura pas, selon lui, «de renouvellement de nos entreprises, pas de création de richesses et de créations d’emplois».
Pas de plan concret
Invitée à réagir à la présentation de Charles Raymond devant la CCMM, la porte-parole de Mobilisation 6600 parc-nature MHM, Cassandre Charbonneau, affirme qu’il n’y a rien de nouveau dans ce qu’elle a entendu.
«M. Raymond est dans son plein droit, personne ne conteste ça. Mais, pour ce qui est des mesures de mitigation, encore une fois, on n’a pas de plan concret».
Selon elle, le PDG de Ray-Mont logistiques n’a jamais soumis de plan réel afin d’atténuer les nuisances liées au projet.
Lorsqu’on lui demande si la Ville de Montréal a une part de responsabilité dans le cafouillage entourant ce projet, elle déplore que la précédente administration de Denis Coderre n’ait pas modifié le zonage avant la vente du terrain de la Canadian Steel Foundries.