Le Centre des jeunes l’Escale lance une bouteille à la mer pour trouver une dizaine de partenaires parmi les entreprises de Montréal-Nord qui souhaitent participer à TAPAJ, un nouveau programme d’employabilité pour les jeunes de l’arrondissement.
T.A.P.A.J. 5 lettres-acronymes mises pour Travail alternatif payé à la journée. Un programme initié au début des années 2000 pour aider les jeunes vivant une grande précarité au centre-ville de Montréal, que l’Escale est en train d’adapter à la réalité de Montréal-Nord.
«Quand Spectre de rue a lancé ce programme, il s’adressait principalement aux jeunes squeegees de Ville-Marie, un phénomène peu répandu à Montréal-Nord où nos jeunes font plus face à des problèmes de décrochages que d’itinérance», partage Danièle Salmeron, responsable du TAPAJ à l’Escale.
L’insertion par le travail
TAPAJ offre une alternative aux jeunes de 15 à 25 ans «en très grande précarité» d’être rémunérés pour une activité professionnelle qui ne nécessite pas de qualification particulière et ne les engage pas dans la durée.
«Il s’adresse tant à des jeunes ayant de la difficulté à trouver ou conserver un emploi, à ceux qui tirent leurs revenus de pratiques illégales, à des jeunes déscolarisés, qu’à ceux qui sont tout simplement réfractaires aux institutions traditionnelles», précise Mme Salmeron.
La particularité de ce programme? Les jeunes participants sont payés dès la fin de leur plateau de travail qui dure 2 heures et demie et reçoivent 11 $/heure en argent comptant. «Soit 30 $ pour un plateau de travail», glisse Mme Salmeron, «parce que c’est plus facile d’arriver à un chiffre rond».
Avis de recherche
Différentes missions allant du nettoyage des rues à des services de déneigement seront proposées aux jeunes participants.
«Mais le plus gros défi est de trouver des partenaires implantés dans Montréal-Nord», reconnait Mme Salmeron avant d’ajouter : «il faut que ce soit des entreprises ou des institutions de Montréal-Nord, car il est déjà difficile de se déplacer dans l’arrondissement, alors en sortir serait en soit un challenge de plus.»
La chargée de projet fait actuellement une tournée dans l’arrondissement en espérant pouvoir s’associer avec une dizaine d’entrepreneurs, «ou des résidences pour ainés et l’arrondissement pour l’entretien de certaines de ses infrastructures pour qu’un maximum de 12 jeunes puissent bénéficier du TAPAJ».
Faute de ressource supplémentaire, l’Escale ne peut encadrer davantage de tapajeurs dans cette première phase du projet.
Lancé il y a 17 ans dans l’arrondissement de Ville-Marie, le programme TAPAJ est déjà présent dans Hochelaga-Maisonneuve depuis 2015 et va continuer de s’étendre dans la Métropole comme à l’international où le projet a été repris et a fait ses preuves en France notamment.
Soutenue par l’arrondissement, l’Escale a bénéficié d’une enveloppe de 20 000 $ de l’arrondissement pour mettre en place ce projet-pilote, et prouver, d’ici la fin de l’année que le projet est viable à Montréal-Nord.